Les recherches sur les chimpanzés pourraient être partiellement arrêtées…

Un nouveau rapport de l’Institute of Medicine des États-Unis modère ses recommandations précédentes sur l’arrêt définitif des tests sur les chimpanzés en expliquant leur utilité à dépister certaines menaces futures (et encore inconnues) sur la santé humaine.

Par GVadmin Modifié le 24 juillet 2012 à 15 h 42

Un nouveau rapport de l’Institute of Medicine des États-Unis modère ses recommandations précédentes sur l’arrêt définitif des tests sur les chimpanzés en expliquant leur utilité à dépister certaines menaces futures (et encore inconnues) sur la santé humaine.

600 chimpanzés peut-être bientôt à la retraite

Les chimpanzés seraient toujours indispensables dans les recherches biomédicales et comportementales utiles aux humains, si l’on en croit le nouveau rapport de l'Institute of Medicine des États-Unis.

Après neuf mois de délibérations, un jury d'experts indépendants considère que les expériences les plus récentes impliquant l’animal le plus proche de l'homme pourraient être arrêtées. Cependant ils émettent un doute assurant que des menaces encore inconnues à la santé humaine « pourraient nécessiter l'utilisation de ces chimpanzés ».

Le directeur de la National Institutes of Health (NIH), le Dr Francis Collins a annoncé qu’environ la moitié des 37 études parrainées par le NIH qui utilisent les chimpanzés seraient progressivement arrêtées. Le groupe de travail examinera le nombre de chimpanzés que l'organisme de recherche fédéral devrait garder en captivité pour leur potentielle utilisation, et combien d'entre-eux pourraient être mis en retraite.

Les militants des droits des animaux (comprenant entre autre des primatologues et un petit groupe de législateurs) ont essayé à plusieurs reprises de faire adopter une loi interdisant l'utilisation de chimpanzés dans la recherche biomédicale mais sans succès.

Un animal qui présente des signes de détresse

Les Etats-Unis et le Gabon sont les deux seuls pays qui autorisent encore l'expérimentation active sur les chimpanzés - une espèce qui, selon les recherches, présente des signes clairs d'affection, une organisation sociale complexe, une conscience et aussi des signes de détresse. Une recherche, publiée dans le journal PLoS One scientifiques, a prouvé la détresse de ces bêtes chez 168 chimpanzés utilisés dans la recherche biomédicale. En comparant des sujets « en retraite de la recherche biomédicale » à une population sauvage de chimpanzés, l'étude montre des signes de dépression chez 58% des retraités de la science ainsi que des troubles de stress post-traumatique dans 44% des cas – des afflictions pratiquement absentes dans les populations sauvages.

« Les chimpanzés sont des êtres émotionnellement sensibles et intelligents », a déclaré le Dr Hope Ferdowsian, l'auteur principal de cette étude et un ancien directeur du groupe Physicians Committee for Responsible Medicine, qui milite contre l'utilisation des animaux pour la recherche.

Wayne Pacelle, président de la Humane Society aux États-Unis, s'est dit « extrêmement encouragé » par les conclusions de l’enquête, qui selon lui « conduisent à une seule solution raisonnable: il est temps de mettre fin à l'utilisation des chimpanzés dans des recherches nuisibles et effractives. »

Un cobaye du passé

People for Ethical Treatment of Animals a écrit dans un communiqué que le NIH devrait aboutir à « une interdiction complète des expériences sur les chimpanzés dans les laboratoires. »

Le Dr Collins embrasse les recommandations de l'Institut of Medicine qui marquent, selon lui, un nouveau chapitre dans la recherche biomédicale. Les avancées technologiques, l’arrivée de puissants ordinateurs, de nouvelles techniques de laboratoire et le génie génétique ont progressivement réduit le besoin d'utiliser des chimpanzés comme des substituts humains. Pendant ce temps, les progrès dans la recherche d'autres maladies, telles que le VIH / SIDA, ont démontré que, même si les chimpanzés et les humains partageaient un ADN très similaire, toutes les maladies ne se réagissent pas de la même manière chez les Pan troglodytes et chez l’Homo sapiens.

Jeffrey P. Kahn, bioéthicien à l'Université Johns Hopkins et président de la commission de recherche de l'Institute of Medicine, a confirmé :

Nous pensons que le chimpanzé a été un modèle utile dans le passé. Mais, il y a clairement une trajectoire indiquant une diminution de son utilité dans les études à venir. ... Nous voyons cela comme un besoin de moins en moins nécessaire.

Après avoir évalué l'état de la recherche sur les vaccins, les agents pathogènes viraux et les thérapies biologiques ciblées, la commission a conclu que les efforts visant à tester la sécurité de ces traitements stimulant le système immunitaire nécessitent encore des chimpanzés pour valider leur sécurité et leur efficacité. Et jusqu'à ce que des alternatives de tests soient largement disponibles, explique le comité, le NIH devra soutenir le recours partiel à des chimpanzés dans de tels procédures.

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