Les îles du Pacifique minées par les explosifs

A la fin de la deuxième guerre mondiale, les troupes ont quitté les territoires du Pacifique en laissant derrière elles des quantités de munitions non explosées. 60 ans plus tard, elles détruisent toujours des vies et l’économie.

Par GVadmin Modifié le 23 juillet 2012 à 16 h 49

A la fin de la deuxième guerre mondiale, les troupes ont quitté les territoires du Pacifique en laissant derrière elles des quantités de munitions non explosées. 60 ans plus tard, elles détruisent toujours des vies et l’économie.

Vestiges de la deuxième guerre mondiale, des munitions éparpillées dans les fonds marins. ©Matt Kieffer

Des tonnes d’explosifs sont éparpillées dans la région Pacifique, dans le Nord-Pacifique (les îles de Micronésie, les îles Marshall, le Vanuatu, les Salomon, Tuvalu, la Papouasie Nouvelle-Guinée) où la présence armée était très forte.

Les habitants risquent leur vie au quotidien. Dans un contexte où le Pacifique tente de protéger son économie affaiblie par les problèmes climatiques, ces vestiges de la deuxième guerre mondiale limitent le développement du tourisme. Les zones non répertoriées comme sûres ne pouvant pas être exploitées.

Les armes sont partout

Les munitions sont près des écoles, dans des jardins, dans l’eau... Et, d’après le Secrétariat du Forum des îles du Pacifique, certaines sont encore en état de fonctionner. Les difficultés logistiques pour le nettoyage sont nombreuses. A commencer par la surface totale affectée. A lui seul, l’archipel des Kiribati s'étend sur 3 500 km² et 33 îles. Où commencer…

Seuls les Palaos ont reçu l’aide d’une ONG pour un plan de nettoyage complet. Cleared Ground Demining, une organisation britannique de déminage, s’intéresse depuis peu au Pacifique. Depuis 2009, 42 tonnes d’explosifs ont été récupérées. A peine 5% du total... L'éloignement des zones rend le travail compliqué, et 25 à 30% des opérations de nettoyage se concluent pas des échecs.

Un touriste japonais gravement blessé

Près d’un quart des foyers est touché par le problème, et pas uniquement en zone rurale. De plus, en 60 ans, ces armes se sont abimées au point de pouvoir s’auto-déclencher. Certaines se sont incrustées dans les fonds marins, les rendant plus dures à repérer et éviter. Récemment, un touriste japonais a cru déterrer des galets pour allumer un feu et s’est gravement blessé avec un de ces explosifs. Avec 60% des revenus des Palaos venant du tourisme, ce genre d’accident est inacceptable pour la survie du pays.

La Nouvelle-Zélande et le Japon apportent une aide logistique à la région pour résoudre le problème. Mais la population locale, elle-même, n’a pas vraiment conscience du danger. Les autorités manquent de moyens et de connaissances pour assurer un déminage en toute sécurité. La poudre à canon n’est pas toujours retirée des explosifs, parfois revendus tels quels. Et quand elle l’est, elle ressert pour d’autres munitions ou elle est revendue sur le marché pour les pêcheurs !

Des archipels en sursis

Beaucoup ne connaissent que les aspects « positifs » des restes de la guerre, par exemple les épaves rendues accessibles pour les touristes fans de plongée. Pourtant certaines présentent des risques de fuite de carburant. Certaines zones, comme à Kiribati, sont désormais interdites à la pêche et aux cultures marines. Un poids supplémentaire pour l’économie...

Si une grande partie du monde ignore ce problème touchant le Pacifique, cette situation persiste est un poids supplémentaire pour ces petits archipels. Survivant déjà tant bien que mal aux conséquences du réchauffement climatique, les restes de la deuxième guerre mondiale contribuent à affaiblir encore un peu plus ces pays.

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