Apocalypse ou renouveau écologique?

Consacrée «Année internationale de l’énergie durable pour tous», 2012 doit marquer un tournant en matière environnementale. Pourtant, les candidats républicains sont opposés à toute politique environnementale.

Par GVadmin Modifié le 5 novembre 2012 à 12 h 05

Consacrée «Année internationale de l’énergie durable pour tous», 2012 est supposée marquer un tournant significatif en matière environnementale à l’échelle mondiale. Avec plus de 50 élections présidentielles prévues sur Terre, les citoyens auront leur mot à dire. Parmi ces élections, la présidentielle aux Etats-Unis, deuxième plus grand pollueur au monde. Bien loin du virage écologique espéré, les candidats républicains se montrent farouchement opposés à toute politique environnementale.

La négation du réchauffement climatique comme toile de fond du programme environnemental républicain

Le magazine terraeco a réalisé un « Top 6 des candidats les moins écolos du monde ». Rick Perry, qui s'est retiré de la course le 19 janvier 2012 suite à ses mauvais résultats dans l'Iowa et le New Hampshire, arrive en tête. Suivent respectivement Rick Santorum, Michèle Bachmann, Ron Paul, Mitt Romney, et Newt Gingrich. Les arguments réfutant la théorie du changement climatique fusent. Tous dédouanent l’homme d’une quelconque responsabilité. S’il y a changement climatique, ce dont ils doutent, ce ne peut être que la volonté de Dieu contre laquelle nul homme ne peut aller.

Rick Perry préconise "la prière" pour faire face à la sécheresse. ©Gage Skidmore (Flickr)

Dans ce cas, pourquoi chercher à faire des efforts? Certains, tel Rick Perry, vont jusqu’à prescrire une cure de « prières pour la pluie » afin d’enrayer les sécheresses! Catastrophisme des climatologues taxé de mensonger, incitation à l’utilisation des énergies fossiles, négation de l’effet dévastateur des émissions de dioxyde de carbone, qui « est (de toute façon) un composant naturellement présent dans la nature », proposition de remanier le gouvernement en supprimant le ministère de l’énergie … Autant d’arguments visant à nier le réchauffement climatique et ses effets néfastes.

A en croire leurs propos, le changement climatique n'est pas avéré. Par contre leurs discours, eux, sont bien soumis à des changements radicaux. En juin 2011, Mitt Romney se faisait l’avocat de la cause écologique, prônant la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Six mois plus tard, le candidat change d’avis et pointe du doigt des dépenses environnementales jugées astronomiques et «inutiles». Newt Gingrich, ancien président de la chambre des représentants, se faisait la voix des mouvements écologistes dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il qualifie désormais ses positions passées de «stupides». Des arguments, assez effrayants pour la plupart, dans la continuité du manque d’initiatives écologique des Etats-Unis depuis de nombreuses années.

Un pays historiquement déviant en matière environnementale

Newt Gingrich regrette son engagement passé dans la lutte contre le réchauffement climatique. ©Gage Skidmore (Flickr)

Le protocole de Kyoto, ratifié le 11 décembre 1997 par quelques 168 pays membre des Nations-Unies,est rejeté par les Etats-Unis. Le  Sénat souhaitant vérifier avant toute chose que cet accord n’entrait pas en conflit avec les mécanismes de marché ultralibéraux. Et il refuse de le signer tant que les pays en développement, tels la Chine ou l’Inde, ne s’engagent pas, eux-mêmes, dans la réduction de leurs émissions. Et, dès son arrivée au pouvoir en 2001, George W.Bush, républicain et farouche opposant à la théorie du réchauffement climatique, brise les derniers espoirs. Il annonce, le 13 mars 2001, que les Etats-Unis ne ratifieront pas cet accord, allant à l’encontre des intérêts économiques nationaux.

Malgré ces positions clairement anti-écologistes soutenues par l’ancien Président américain, des mesures environnementales sont prises à l’échelle fédérale:

- Le plan alternatif «Clear Skies and Global Climate Change», annoncé le 14 février 2002, cherche à résoudre progressivement le problème climatique

- En 2005, l’Agence fédérale pour la protection de l’environnement se prononce pour la réduction des émissions d’azote et de dioxyde de souffre des centrales électriques.

- La même année, des mesures sont prises en faveur du développement des énergies propres.

- En 2007, George W.Bush est l’instigateur du MEM («Major Economies Meeting on Energy Security and Climate Change»), une conférence regroupant 15 grands acteurs mondiaux, dont les Nations-Unies.

2012, année de tous les espoirs?

En radicale opposition avec les projets républicains, l'ère Obama n’a pas seulement marqué l’histoire américaine en matière sociale, mettant fin à des siècles de ségrégation raciale. En matière environnementale aussi elle a su œuvrer positivement.

Conscient des enjeux environnementaux et des risques d’épuisement des ressources naturelles, et en accord avec les engagements pris par les Etats-Unis en 2005 lors de la 11ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, le Président Obama a décidé de rallier le pays aux négociations internationales sur l’après-Kyoto à horizon 2012.

2012 est l’année de tous les espoirs en matière environnementale. Beaucoup de choses vont se jouer lors des présidentielles dans le monde. Le devenir écologique mondial est entre les mains des citoyens du monde. Feront-ils de 2012 l’année du développement durable, bien loin des prédictions apocalyptiques annoncées?

Edouard Deschamps

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