João Correia, portrait d’un “chasseur de requins”

João Correia, portugais de 39 ans, est le fondateur de la seule entreprise en Europe qui capture et transporte les poissons vivants, la Flying Sharks. Portrait de ce biologiste de formation, devenu homme d’affaires.

Par GVadmin Modifié le 19 juillet 2012 à 17 h 48

João Correia, portugais de 39 ans, est le fondateur de la seule entreprise en Europe qui capture et transporte les poissons vivants, la Flying Sharks. Ce biologiste de formation, devenu homme d’affaires, consacre sa vie à la protection de a biodiversité marine.

João P. Correia voue une passion depuis tout petit pour les requins. ©Bernt Rostad (Flickr)

Les lunettes, le pull en laine, l’élocution rapide, une timidité à peine cachée: João Pedro Correia, 39 ans, présente tous les attributs du vrai scientifique. Déjà adolescent, il vouait une passion pour les animaux et en particulier les requins. A son entrée à l’Université, il n’a choisi qu’une seule option: biologie marine, au grand désespoir de ses parents. Son premier stage le conduit aux Bahamas où, pendant 6 mois, il a pour mission de pêcher des requins-citrons, de leur placer un émetteur avant de les remettre à l’eau.

C’est important d’étudier les habitudes de déplacement de ces animaux. On est en train de les tuer tous et personne ne les défend. Alors qu’ils peuvent nous permettre, en étudiant leur puissant système immunitaire, de trouver des pistes pour le traitement de maladies comme le cancer ou le sida.

Mordu des requins

Au Portugal, lors d’une opération similaire, il a été mordu à l’index et a dû se faire poser neufs points de suture. L’incident n’a pas entamé sa fascination:

Beaucoup de gens attaqués par des requins, comme une surfeuse australienne qui a perdu un bras, deviennent leurs principaux défenseurs.

Lui fait tout ce qu’il peut pour les protéger. Par son travail de chercheur à l’Institut Polytechnique de Leiria, il étudie les habitudes de ces animaux, évaluant, entre autres, le lien entre la perte des dents et le réchauffement climatique global.

Mais João a aussi un profil d’homme d’affaires. A 26 ans, il crée sa première entreprise: un sex shop baptisé Alalunga (une espèce de thon). Ce qui a commencé comme une boutade ("vendre des slips aux amis"), a évolué vers un vrai business avec des annonces publiées au journal Correio da Manhã. En 2000 le catalogue passe en vente en ligne et, avec les bénéfices , il se paie son permis puis sa première Porsche.

Une société dédiée à la faune marine

En 2006 il crée Flying Sharks. Ses références professionnelles acquises lors d’un emploi au musée océanographique de Lisbonne et ses publications d’articles scientifiques lui offrent la garantie nécessaire pour remporter d’importants contrats.

En 2010, son entreprise dirige une méga opération d’approvisionnement du Musée Océanographique d’Istanbul pour lequel il transporte 3.000 poissons de 180 espèces différentes. La majeur partie des animaux a été capturée aux Açores. Pour ces missions, Flying Sharks compte essentiellement sur le collaboration de pêcheurs qui apprennent à capturer les animaux et à les maintenir en vie. Il y a même aujourd’hui quelques pêcheurs qui se dédient exclusivement à la capture d’animaux vivants.

La logistique implique de louer des avions cargo, conditionner les poissons dans des réservoirs, maintenir les valeurs idéales de pression atmosphérique et de température pendant le voyage, et bien d’autres détails qui constituent l’âme de l’activité.

Nous sommes assez rigoureux, voire paranos, avec les précautions auxquelles nous nous plions. J’ai même honte de parler des sommes engagées dans ces opérations.

100 000 € pour 4 poissons

A titre d’exemple, le coût du transport de quatre poissons pour Atlanta, aux USA: 100.000 euros. Pour 2012 João vient de recevoir une commande de 40.000 poissons pour un aquarium de Saint Petersburg.

On va devoir embaucher!

Si il a appris à gagner, João Correia sait aussi donner. 10% du montant des ventes est reversé à un fonds servant à financer des travaux de recherche et de protection de la Nature. Il consacre 7 jours par an, en octobre, à sensibiliser les enfants dans les écoles du pays. Il appelle cela la Semaine de Protection des Requins. Bientôt, ses aventures seront relatées dans un livre publié aux USA suite à un défi proposé par un éditeur américain.

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