Après les inondations, le choléra

Les Malawites des districts de Nsanje et de Chikhwawa ont survécu aux inondations de fin janvier. Témoins de la destruction de leurs maisons et de leur bétail, les survivants doivent faire face à une nouvelle menace…

Par GVadmin Modifié le 16 juillet 2012 à 17 h 51

Les Malawites des districts de Nsanje et de Chikhwawa ont survécu aux inondations de fin janvier. Ils ont été témoins de la destruction de leurs maisons et de leur bétail, dans le sud du pays. Aujourd’hui, les survivants doivent faire face à une nouvelle menace.

Les inondations entrainent une épidémie de choléra au Malawi. ©fabulousfabs (Flickr)

Plus aucune structure sanitaire dans la région

Chaque année, le sud du Malawi subit une forte saison des pluies. À Nsanje, un district durement touché par les inondations, 550 latrines à fosse ont été emportées. Les structures d’évacuation ont disparu. Selon le directeur adjoint de la gestion des catastrophes pour Nsanje et Chikhwawa, Humphrey Magalasi:

Presque tous les ménages ruraux utilisent des fosses septiques. Dans les zones inondées, tout ce qui se trouvait dans les fosses est entré dans les sources d'eau. 

Les puits artésiens, les puits ordinaires, les rivières et les ruisseaux sont les principales sources d'eau dans les régions rurales du Malawi. Les gens les utilisent pour tous les travaux ménagers. Dans bon nombre de villages, il n’y a pas de robinets. Avec les inondations, ces sources d’eau ont été contaminées par les déchets provenant des latrines. Des conditions "idéales" pour le choléra. L’épidémie a déjà tué 2 personnes et en a infecté beaucoup plus. Les inondations ont chassé environ 6 000 personnes de chez elles. Autant de cibles potentielles pour le bacille.

Le gouvernement à la rescousse

Les autorités font des efforts pour assister la population. Mais les structures d’accueil installées sont surpeuplées. Les victimes vivent dans des conditions insalubres. James Masitala, réfugié dans un camp, témoigne:

Nous sommes 21 dans une petite chambre et nous devons partager un seul WC, qui est rarement nettoyé. Certaines personnes défèquent dans les buissons près du camp. Cela aggrave le problème d’insalubrité.

Le ministère de la Santé indique qu’environ 200 personnes ont été infectées par le choléra depuis le début de la saison des pluies en novembre. Le gouvernement distribue du chlore pour les villageois touchés par les inondations et ceux des villages voisins. Humphrey Magalasi préconise des mesures prophylactiques:

Nous voulons que les gens boivent de l'eau traitée puisque la plupart des sources d'eau sont contaminées. Nous menons également des campagnes de sensibilisation sur l'importance de l'hygiène. Et nous travaillons à améliorer l'assainissement dans les camps en construisant plus de toilettes temporaires.

Le commissaire du district de Nsanje, Rodney Simwaka, affirme que le gouvernement veut aider les villageois à se préparer aux inondations. Chaque année, les mêmes drames se répètent. Il conseille aux personnes vivant dans les zones inondables d’aller sur des terres plus élevées avant le début des pluies. Une mesure peu suivie:

Les gens sont généralement réticents à quitter leurs maisons et leurs champs. Ils ne se déplacent que lorsque les inondations viennent. Cela rend la situation difficile à gérer.

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