Un Vert au second tour, l’écologie au deuxième plan

Arrivé deuxième avec 18,8 % des voix, Pekka Haavisto, candidat de la Ligue Verte, a finalement été battu au second tour de l’élection présidentielle finlandaise. Pourtant l’écologie fut une grande oubliée de la campagne.

Par GVadmin Modifié le 16 juillet 2012 à 17 h 42

Arrivé deuxième avec 18,8 % des voix, Pekka Haavisto, candidat de la Ligue Verte, a finalement été battu au second tour de l’élection présidentielle finlandaise. Pourtant l’écologie fut une grande oubliée de la campagne.

Sauli Niinistö est le nouveau président de la République finlandaise. ©Πρωθυπουργός της Ελλάδας (Flickr)

Un fond vert en demi teinte

En 2011, Green&Vert soulignait l’engagement politique de la Finlande dans les dossiers environnementaux, rappelant les ambitions du pays à l'international et ses différentes politiques environnementales, telle celle sur le logement. Pourtant, cette position de «leader vert» n’est pas si évidente. La Finlande reste un pays globalement «vert», conforme à l’image traditionnelle des pays d’Europe du Nord. Cependant, elle est moins vertueuse que les autres pays nordiques.

Selon une étude Eurostat, la Finlande est l'un des pays où le taux de génération de déchets non-minéraux par habitant est le plus élevé d'Europe, avec 4 350 kg/habitant, la moyenne européenne étant à 1 800 kg/habitant. Les déchet non-minéraux sont principalement d'origine industrielle et ont un fort impact environnemental. Rappelée à l'ordre à plusieurs reprises par la Commission Européenne, la Finlande fait aussi figure de mauvaise élève pour ne pas avoir transposé certaines directives, comme la directive 2008/99/CE relative à la protection de l'environnement ou la directive 2009/123/CE relative à la pollution causée par les navires.

Dès lors, qu'attendre de l’élection présidentielle?

Une campagne sur l’Europe

Tarja Halonen a cédé son siège à la présidence à l'issue de son deuxième mandat. ©Roosewelt Pinheiro (wikicommons)

La populaire présidente Tarja Halonen ne pouvant se représenter à l’issue de son deuxième mandat, le pays allait inévitablement avoir une nouvelle personnalité à sa tête.

Une personnalité aux pouvoirs limités par la réforme constitutionnelle du 21 octobre 2011. Le président de la République finlandaise a perdu l'initiative de la politique européenne, les compétences en la matière ayant été transférées au Premier Ministre.

La campagne a démarré sur des positionnements sur l’OTAN et les affaires internationales, thèmes naturels de la présidentielle finlandaise. Très vite,  elle s’est cristallisée autour de la situation économique et des inquiétudes liées aux crises actuelles. Bien que la Finlande soit dans une situation moins dramatique que celle de la France ou de la Grande-Bretagne, sa dette publique s'élève à 50% du PIB. Elle suffit à soulever des inquiétudes au sein des ménages. Dans un contexte de double crise de la zone euro et de la dette en Europe, une ligne de démarcation s'est tracée entre pro-européens et euro-sceptiques.

Deux des candidats pro-européens, le conservateur Sauli Niinistö et l'écologiste Pekka Haavisto, se sont hissés au second tour. L'outsider, le centriste euro-sceptique Paavo Väyrynen ne s'est pas qualifié. Il misait sur un retour au mark finlandais, la Finlande n'étant pas «en bonne compagnie» au sein de la zone euro. L'élection, le 5 février 2012, de l'ancien ministre des finances S. Ninistö, avec près de 63% des voix a confirmé le désir des finlandais de poursuivre l'aventure communautaire.

Un rôle honorifique

Si la campagne n’a pas favorisé les thématiques vertes, c’est en partie parce que le président finlandais n’a aucune prérogative en la matière. Alors qu'en France, la présidentielle constitue l’élection majeure du pays, qui détermine les grands axes de la politique intérieure comme extérieure, le rôle du président finlandais est essentiellement honorifique, institutionnel et militaire.

Il dirige, comme le précise l’article 93 de la Constitution, la politique étrangère de la Finlande, en collaboration avec le Gouvernement. Aussi, comme le souligne une récente analyse de la Fondation Robert Schuman, l'élection finlandaise se joue plus sur la personnalité des candidats que sur le programme en tant que tel. Selon certains analystes, ce serait plus l'homosexualité ouvertement déclarée de Pekka Haavisto qui aurait contribué à sa défaite que le contenu de son programme.

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