Des CRS pour escorter les camions d’ordures

Un village d’irréductibles s’oppose à la venue des camions de déchets de la région: ils ont souffert plus de 10 ans de la pollution d’un site de traitement géré de manière très ‘amateur’. La justice veut que les camions soient escortés…

Par GVadmin Modifié le 13 juillet 2012 à 17 h 23

Un village d’irréductibles s’oppose à la venue des camions de déchets de la région. Ils ont souffert plus de 10 ans de la pollution d’un site de traitement géré de manière très ‘amateur’. La justice veut que l’élite de la police nationale accompagne les camions jusqu’à leur destination…

Les habitants de Vilappil se rebellent contre un centre de traitement des déchets. ©mckaysavage (Flickr)

Les habitants du village de Vilappil, à 15 kilomètres au sud du chef-lieu du district de Thiruvananthapuram n’en peuvent plus. En 2000, une société inconnue achète un terrain, soi-disant pour y installer un grand espace de production de fleurs. Résultat, après quelques années, ils apprennent que c’est une usine de traitement des déchets qui s’y construit. Ils se résolvent à la triste réalité, devant les garanties de la société qu’elle serait gérée de manière scientifique avec les installations les plus modernes. Depuis, ils vivent dans une odeur insoutenable, les cours d’eaux sont pollués et les maladies les plus étranges font leur apparition. Il a fallu en arriver là pour que les habitants se rebellent. Ils ont bloqué l’unique route d’accès au centre de traitement des déchets fin 2011, action menée sous le leadership de l’ONG locale Vilappilsala Janakeeya Samara Samithy (VJSS).

La justice demande une escorte policière

La société Thiruvananthapuram City Corporation (TCC), qui exploite la concession, n’a pas hésité un instant: elle s’est pourvue en justice et a obtenu de la ‘Haute-Cour de justice’ de l’état du Kerala que la police de l’état intervienne pour escorter ses camions. Mais cela n’a pas suffi. Quelques jours après ce jugement, l’usine a ré-ouvert ses portes. Le 4 février 2012, les premiers camions poubelle tentaient d’y livrer leur marchandise. 5 000 habitants s’étaient donnés rendez-vous pour les empêcher d’entrer dans l’usine. Les policiers sont intervenus. Ils ont chargé à la matraque, utilisé des gaz lacrymogènes et fait de nombreuses arrestations. Malgré le déploiement de ces moyens impressionnants, et quelque peu disproportionnés, ils ont du reculer devant la détermination des villageois.

La TCC n’en est pas restée là. Elle a refait appel et le tribunal a jugé que la police d’état ne faisait pas son travail correctement. Le ‘Haute-Cour’ a donc demandé l’intervention de la force de police centrale, le ‘corps des CRS’ indien qui est destiné a aider les états à contenir les insurrections. La justice d’état a été si loin dans sa décision que le Gram Panchayat de Vilappil, c'est-à-dire le gouvernement local, s’est rangé du côté des accusés. Il compte saisir la cour suprême pour faire appel du jugement qualifié "d’inique".

Il faut rappeler que la société de traitement des déchets viole la loi constamment depuis plusieurs années. Selon une réglementation adoptée en l’an 2000, les déchets ne peuvent pas être stockés à l’air libre et les usines doivent fonctionner en permanence. Deux clauses qui ne sont pas respectées par TCC. Il semble que la Haute-Cour ait tout simplement réclamé d’utiliser les grands moyens… pour protéger les criminels…

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