Hong-Kong revient aux incinérateurs de déchets supprimés pour pollution

Le dernier incinérateur de déchets d’Hong-Kong a été fermé en 1997 à cause de la pollution. Le projet d’un nouvel incinérateur fait réagir les opposants. Ils proposent d’inciter la population au recyclage.

Par GVadmin Modifié le 6 juillet 2012 à 16 h 59

Le dernier incinérateur de déchets d'Hong-Kong a été fermé en 1997 à cause de la pollution. Le projet d'un nouvel incinérateur fait réagir les opposants. Ils proposent d’inciter la population au recyclage.

Des nouveaux incinérateurs en Chine ? © Sony (Flickr)

15 milliards de dollars hong-kongais (environ 1,44 milliards d’euros), c’est la somme monstrueuse que les autorités cherchent pour construire un incinérateur géant sur un terrain récupéré sur la mer, au sud de la magnifique île de Lantau. Le gouvernement a inscrit ce projet dans son plan de "gestion, recyclage et réduction des ordures". Un plan qui mécontente les experts de l’environnement, les militants verts, les résidents et certaines associations professionnelles. Selon leurs représentants, qui se sont réunis le 26 mars 2012 pour discuter du plan gouvernemental, il comporte un point de trop: celui de l’incinération.

Hong-Kong est allergique à cette solution. Depuis 1997, tous les déchets sont enfouis, suite à la fermeture de la dernière usine d’incinération du territoire. Elle avait fermé à cause d’inquiétudes sur la pollution des environs. Selon les opposants au plan, il serait préférable de mieux recycler et de réduire la quantité de déchets à la source. Michelle Au Wing, vice présidente de l’association locale "Les amis de la terre", en est convaincue:

On peut s’en sortir sans l’incinération en se contentant des décharges d’enfouissement. Taiwan ou la Corée du Sud ont montré la voie et prouvé que la réduction des déchets est plus avantageuse à long terme que le recours aux incinérateurs.

En 2010, 52% des déchets produits par les habitants de l’ancienne colonie britannique ont été recyclés. Un taux non négligeable, mais qui pâlit face aux chiffres atteints dans des villes de taille comparable de la région: 68% à Séoul ou 58% à Taipei.

Une des solutions pour rattraper ses voisins performants, c’est d’inciter la population à réduire sa production de déchets. Paul Zimmerman, fondateur de l’ONG Designing Hong-Kong, sait que des solutions existent:

Une politique du producteur-payeur pourrait avantageusement être mise en place. Quand un consommateur retourne l’emballage d’un produit à un centre de recyclage, il recevrait une compensation financière. En incitant ainsi le consommateur, on peut très bien se passer des incinérateurs.

Cependant, les responsables administratifs de la question sont convaincus du contraire. Pour eux, les décharges d’enfouissement qui traitent 13.800 tonnes chaque jour, ont déjà atteint leur capacité maximale. Pour Edward Yau Tang-wah, secrétaire à l’environnement, bien que les autorités de Hong-Kong mettent l’accent sur la diminution des volumes de déchets et le recyclage, cela ne suffira pas:

On a besoin d’une approche en trois volets pour résoudre le problème de la gestion des déchets. Aucun pays ne peut s’en sortir exclusivement via le recyclage.

Il faudra bien, semble-t-il, aller trouver ces 15 milliards de dollars pour faire de grands feux sur une nouvelle île artificielle.

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