Mise en scène 100% écolo pour le road-movie Durazno

Par melanie.mangold Modifié le 6 juillet 2012 à 16 h 55

Pour son prochain film, la réalisatrice Yashira Jordán fait un pari un peu fou. Utiliser uniquement des matériaux de récupération pour les besoins de la production. Ce long métrage intimiste nous conduit des rues de La Plata en Argentine, jusqu’à la ville de Cochabamba au cœur de la Bolivie.

Durazno, un film bolivien écologique. ©vancouverfilmschool (Flickr)

Coproduction boliviano-argentine, Durazno retrace le voyage d’Ezéquiel. C'est un jeune homme adopté qui part à la recherche de son véritable père sur les routes d’Amérique du Sud. Fils biologique d’une danseuse de tango, Ezéquiel termine son périple à Cochabamba. Une ville bolivienne blottie entre cordillère des Andes et Amazonie au moment où débutent les fêtes de l’Inti Watana, le nouvel an andin.

Mis en images par la réalisatrice bolivienne Yashira Jordán, ce docu-fiction s’inscrit dans un nouveau genre expérimental de cinéma écologique. L’équipe de tournage s’engage à n'utiliser aucun matériel polluant. L’intégralité des décors est créée à partir de déchets recyclables.

Au cours de son périple, Ezéquiel se remémore un passé douloureux et se prend aussi à rêver. Ces passages oniriques sont mis en scène grâce aux matériaux récupérés. Des centaines de bouteilles de verre bleu forment le ciel, tandis que le jardin de la maison est constitué de milliers de bouchons de plastique colorés.

Pour réunir les matériaux nécessaires, les producteurs ont mis en place un conteneur au café Almodóvar de la Cinémathèque de La Paz, où sont récupérés papier, carton, sacs et bouteilles en plastique.

Pour Laura Caligiuri, directrice artistique du projet, le recours à ces nouveaux matériaux impose une certaine flexibilité et oblige à innover de manière permanente.

Au-delà de l’aspect écologique du tournage, Yashira Jordán s’emploie également à promouvoir une autre forme de relation de travail.

Comme l’explique Fernanda Peñarrieta, la productrice de Durazno, directeurs, acteurs et techniciens sont tous traités sur un pied d’égalité. Selon une hiérarchie horizontale, afin de favoriser au maximum la collaboration.

Pour réunir les fonds nécessaires à leur entreprise, Yashira Jordán et son équipe ont fait appel au crowd funding : un mode de financement participatif via internet. Certains sites spécialisés permettent de faire découvrir le projet, afin que les personnes intéressées puissent effectuer des dons et contribuer à son développement.

Cette méthode a déjà permis à Durazno de recevoir 10 000 dollars au cours de deux campagnes, mais la promotion doit continuer afin de réunir 30 000 dollars supplémentaires.

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