Les cyclistes de la pleine lune

Par Cathy Phouphetlinthong Modifié le 6 juillet 2012 à 16 h 13

A Buenos Aires, deux fois par mois, des milliers de vélos prennent possession du centre-ville, pour une balade sur les grands axes. Une manifestation festive, pour revendiquer un meilleur partage de l'espace public, encore sous l’emprise de l'automobile.

LA Masa Critica envahit Buenos Aires deux fois par mois. © Eduardo Meneghel

Il n'y a pas de leader, pas d'organisateur. Chacun est libre de venir pédaler avec son vélo.

L'invitation de la Masa Crítica, à s'approprier les rues de Buenos Aires, réunit chaque mois des milliers de cyclistes. Ils se rassemblent au pied de l'obélisque, en fin d'après-midi ou à l’occasion de la pleine lune, avant d'entamer une paisible promenade à vélo au cœur de la capitale argentine.

Aucun parcours n'est fixé à l'avance. La foule de cyclistes progresse au hasard des rues, bloquant sur son passage le flux des automobiles, qui devront attendre que la masse compacte de deux-roues ait disparu avant de pouvoir continuer leur route.

Une manifestation pour de meilleures conditions

C'est en Californie, en 1992, que la première critical mass a fait son apparition, à la faveur d'une manifestation revendiquant de meilleures conditions de circulation pour les cyclistes. À Buenos Aires, l'initiative a lieu depuis 2005, avec deux événements mensuels.

Un rendez-vous est fixé le premier dimanche de chaque mois à 16 heures. Le deuxième parcours, nocturne, a lieu tous les soirs de pleine lune à 21 heures.

Une ballade festive

Parmi les participants, nombreux sont ceux qui viennent avant tout pour passer un bon moment. A l'image d’Eduardo Vallejo, retraité de 70 ans, qui décrit « un merveilleux sentiment de respect et de liberté, tout au long du parcours ».

Ouverte aux skateurs, aux patineurs et à tous les véhicules écologiques, la manifestation prend des airs de fête au son des klaxons des vélos, des cris des participants et des équipements musicaux embarqués sur les deux-roues.

C'est l'envie d'affirmer leurs droits qui pousse ces fans de la bicyclette à envahir les rues de leur ville: vélos renversés, chauffeurs de bus irrespectueux ou pistes cyclables occupées par les voitures sont autant de motifs de colère. Ils aimeraient que leur mode de transport soit enfin valorisé.

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