Travail esclave dans la propriété d’un député

Les cas d’esclavages sont courants au Brésil. Les industries textile et agricole sont les secteurs les plus concernés. Le 18 avril 2012, sept personnes ont été libérées du domicile d’un député, Camilo Figueiredo, fils de l’ex maire de la ville de Codó.

Par Cathy Phouphetlinthong Modifié le 15 juin 2012 à 17 h 14

Les cas d'esclavages sont courants au Brésil. Les industries textile et agricole sont les secteurs les plus concernés. Le 18 avril 2012, sept personnes ont été libérées du domicile d'un député, Camilo Figueiredo, fils de l’ex maire de la ville de Codó.

Les cas d'esclavages ne sont pas rares au Brésil. © Lee Cannon

A la Fazenda Bonfim, dans la zone rurale de Codó (Etat du Maranhão), enfants et adultes buvaient la même eau que celle donnée au bétail. Sept personnes y vivaient dans des conditions d’esclavage. Ils ont été secourues après une plainte déposée par des travailleurs qui ont voulu rester anonymes.

La propriété appartient à la société Leader Agropecuária Ltda. C’est une entreprise familiale, des Figueiredo, politiciens bien connus de la région. Un des associés est Camilo Figueiredo, député fédéral du Parti Social Démocrate. Ce dernier affirme ne pas être au courant de la situation et dit que la propriété est gérée par son père, Benedito Figueiredo, ex-maire de la ville de Codó. Bendito nie en être le gérant et assure qu’il n’y a pas de travailleurs dans la propriété, "uniquement des habitants".

Des abris sans murs

Retirée d’une miteuse lagune, l’eau était transportée dans de petits pots en terre et consommée sans être traitée ni filtrée. Les employés se lavaient également dans cette lagune. En l’absence d’installations sanitaires, ils faisaient leurs besoins dans la forêt.

La propriété de la famille Figueiredo servait à l’élevage de bétail. Les travailleurs s’occupaient du nettoyage des champs et étaient logés dans des baraques en paille. Les abris, où s’entassaient des familles entières, ne possédaient pas de murs. Les employés ont déclaré aux inspecteurs qu’ils souffraient du froid, notamment lors des nuits pluvieuses durant lesquelles leurs hamacs prenaient l’eau.

La majeur partie d’entre eux venait de la ville de Codó, à 30 km, et étaient arrivés il y a deux mois. Ils n’avaient pas de carte de travail, ne bénéficiaient d’aucune protection, ni sociale, ni physique pour affronter de rudes conditions de travail. L'inspecteur ayant supervisé l'opération explique:

Toutes les irrégularités et illégalités constatées représentent une grave entorse aux conditions minimum de dignité humaine.

Joint par téléphone, Camilo Figueiredo se dit surpris par l’information:

Cette histoire de travail esclave est une nouveauté pour moi. Je n’étais pas au courant de cette situation, je vais donc m’informer pour savoir ce qu’il s’est passé.

Ce n’est pas la première libération d’esclaves impliquant des politiciens de la région. En 2009, 24 personnes avaient été libérées de la propriété du maire de Codó en exercice, José Rolim, du Parti Vert.

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