Un nouveau code forestier crée la polémique

A quelques semaines du sommet Rio+20, des ONG se montrent perplexes face à la nouvelle loi qui amnistie les auteurs de déforestation.

Par melanie.mangold Modifié le 12 juin 2012 à 10 h 28

A quelques semaines du sommet Rio+20, du 20 au 22 juin 2012, des ONG se montrent perplexes face à la nouvelle loi qui amnistie les auteurs de déforestation. Pour les ONG, Dilma Rousseff, la présidente du Brésil, doit faire les preuves de sa bonne volonté en matière d’environnement en opposant son véto au vote du Parlement.

Dilma Rousseff, fait face à des critiques sur ses positions environnementales. ©e-sergipe

La chambre des députés a approuvé, dans la nuit du jeudi 26 avril 2012, une loi réformant le code forestier qui datait de 1965. Le texte doit encore être validé par la Présidente Dilma Rousseff, qui pourrait y opposer son veto. Dans ce cas, la proposition de loi retournerait au Congrès pour y apporter des modifications. Parmi les points les plus polémiques, la question de l’amnistie des producteurs qui ont déboisé illégalement les forêts à proximité des fleuves. Le thème de discorde concerne les propriétaires qui ont déboisé en bordure de fleuves et ne seront désormais plus obligés de replanter la totalité de ces terres.

Sarah Shoraka, activiste de Greenpeace spécialiste des forêts, afiirme:

« C’est un choc que le Brésil ait modifié son code forestier protégeant la forêt amazonienne. A quelques semaines du sommet Rio+20, cela met beaucoup de pression sur la Présidente Dilma Rousseff. Il sera très difficile pour elle de se poser en défenseur de l’environnement. Durant sa campagne, Dilma Rousseff avait affirmé qu’elle n’appuierait aucune loi favorisant la déforestation ou amnistiant les criminels, or la proposition va dans ce sens. »

Sandra Charity, directrice des forêts de WWF au Royaume-Uni se dit "perplexe" face à la décision du Congrès brésilien. Elle affirme:

« Le Brésil a une trajectoire de pays moderne, il a toujours été à la tête des accords environnementaux comme lors de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques en 2009. Le Brésil allait toujours de l’avant et tirait les autres pays. L’approbation de ce texte est un pas en arrière. »

Pour WWF et Greenpeace, le gouvernement de Dilma Rousseff est moins sensible aux questions environnementales que celui de Lula. Sarah Shoraka poursuit:

« Nous étions habitués à un Brésil leader en matière d’environnement. L’ex-président Lula avait annoncé des mesures ambitieuses pour réduire les émissions de CO2 à Copenhague. Pour Dilma, ce nouveau Code forestier était un premier test, mais il n’y a qu’à regarder la construction de grands barrages hydroélectriques ou celle de routes réalisées sans études environnementales préalables pour noter que la défense de l’environnement se dégrade au Brésil. A l’étranger, tout le monde regarde ce que fait Dilma, c’est le moment pour elle de prouver qu’elle poursuit l’héritage de Lula. »

Lors des débats autour du Code forestier, Dilma a laissé entendre qu’elle opposerait son veto sur les points les plus polémiques de cette nouvelle loi, comme l’amnistie pour les auteurs de déforestations en bord de fleuves.

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