La danse et l’énergie réunies « Illumine »

Tout juste 20 ans et étudiante en premier cycle à l’Université Harvard, Jun Shepard est la metteure en scène et chorégraphe de Illumine. Ce spectacle de danse est destiné à promouvoir l’énergie durable. La journaliste Erica Thompson a rencontré la jeune artiste.

Par Cathy Phouphetlinthong Modifié le 8 juin 2012 à 17 h 05

Jun Shepard est la metteure en scène et chorégraphe de Illumine. Ce spectacle de danse est en partie destiné à promouvoir l'énergie durable. A tout juste 20 ans, elle est étudiante en premier cycle à l'Université d'Harvard, en sciences de l'environnement et des politiques publiques. La journaliste Erica Thompson du Boston Globe a rencontré la jeune artiste.

La jeune chorégraphe Jun Shepard a été inspirée par un article lu en classe. © Rayparnova (Flickr)

S'inspirant et incorporant l'utilisation de panneaux solaires, le spectacle sera réalisé sur le toit du Harvard Danse Centre. La première représentation aura lieu à 14 heures, lorsque la lumière peut être emmagasinée dans les panneaux, et la seconde à 20 heures, lorsque l'énergie stockée peut être mis à profit.

Q. Quelle a été votre source d’inspiration pour cette pièce?

R. L'idée de ce projet est venue d'un article que j'ai lu en classe le premier semestre de l'année scolaire 2011-2012, appelé « La mort de l'écologie. » C'est une critique sur la politique américaine  et celle de l'environnement. J'ai essayé de monter le projet de la même manière que cet article était articulé. Il analyse de façon critique l’écologie et ses erreurs, mais tout en conservant au final un point de vue optimiste. Je ne veux pas que cela soit juste une danse sur la manière dont l'environnement est mort et l’impossibilité d’y faire quelque chose. J'ai vraiment l'impression que nous pouvons faire énormément, mais les gens se sentent indifférents et complaisants. Par conséquent je souhaite que cette pièce perpétue l’éveil écologique.

Combien de temps avez-vous travaillé sur cette question?

Je crois que l'idée a germé à la mi-novembre 2011, donc six mois plus tôt. Il y avait beaucoup à faire dans cette courte période, et les deux premiers mois ont été consacrés à l’élaboration d’une idée concrète et à l’obtention des subventions. Nous n'avons pas démarré le processus de production avant le mois de février.

Ce projet faisait-il parti de vos cours ou est-il indépendant?

Je l'ai réalisé par moi-même, mais l'idée m’a été inspirée par cet article lu en cours.

Votre histoire est-elle liée à la danse?

Je danse depuis très longtemps. J'ai participé à une formation de pré-professionnelle à New York. Je suis allée à [Fiorello H.] au lycée LaGuardia [spécialisé dans la musique, l’art et les arts de la scène] et suis diplômée de danse. J'ai étudié son aspect plus professionnel à l'école Alvin Ailey. C’était beaucoup de formation très intense pendant des années et des années. Je suis venue ici, à Harvard, et j'ai commencé à explorer la chorégraphie des mouvements plus conceptuels ; c’était beaucoup moins technique. J'ai réalisé combien je pouvais combiner une multitude de mouvements différents depuis que je suis arrivée ici, pour finalement réaliser que c'était un excellent moyen de dépeindre et d'interpréter la durabilité et la défense de l'environnement.

Vous n'avez probablement plus aucune crainte de monter sur scène ?

Je suis un peu nerveuse, si. La réalisation de cette pièce a été un processus difficile, à la fois administrativement et artistiquement. Je n'ai jamais chorégraphié une œuvre entière. Je le fais habituellement sur 10 minutes, mais celle-ci dure 1 heure et 20 minutes. La musique est composée par des élèves, et l'ensemble du projet a été géré par des étudiants. Rester en communication avec autant de personnes, et parfois renoncer à certaines de mes ambitions artistiques pour être cohérent avec eux étaient un vrai défi.

Dans vos expériences de danse précédentes, avez-vous eu l’impression que beaucoup d’énergie était gaspillée lors d’une seule représentation ?

Je l'ai vraiment remarqué quand j'ai commencé à travailler sur le côté technique à l'Université Harvard. Chaque répétition utilise tellement d'énergie pour l'éclairage et le son, bien que ce ne soit pas utile. La plupart des lumières de la scène étaient tout le temps allumées. Il me semble que c’est du gaspillage et cela m’a bouleversée que nous en soyons  responsable. Les danseurs n'en ont aucune idée parce qu'ils sont entièrement concentrés sur leur art. Mais s’ils savaient combien d'énergie inutile a été utilisée, je pense que le processus de production et de création serait très différent.

Donc, pensez-vous qu’avec le travail que vous faites en ce moment, vous serez en mesure d’apporter quelques changements au sein de votre propre école?

Ah, c’est certain. J'ai travaillé avec la Harvard Ballet Compagny et quelques centres de danse du campus, et nous engageons le dialogue sur la manière de créer des représentations plus durables: faire le suivi des déchets, comment les choses sont fabriquées et installées sur la scène, comme les, lumières afin que nous puissions vraiment réduire la quantité de déchets que nous produisons et la quantité d'énergie que nous consommons.  Nous voulons vraiment présenter cet effort au public afin qu'ils puissent repartir avec un sens plus élevé des responsabilités.

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