Une nouvelle entreprise espagnole nationalisée en Amérique du Sud

Après l’expropriation de REPSOL en Argentine, c’est un nouveau coup dur pour les intérêts espagnols dans la région. De nombreux gouvernements d’Amérique du Sud font le choix de contrôler eux-mêmes leurs ressources énergétiques pour garantir un meilleur accès à la population.

Par melanie.mangold Modifié le 8 juin 2012 à 17 h 10

Après l’expropriation de REPSOL en Argentine, c’est un nouveau coup dur pour les intérêts espagnols dans la région. De nombreux gouvernements d’Amérique du Sud font le choix de contrôler eux-mêmes leurs ressources énergétiques pour garantir un meilleur accès à la population.

Evo Morales a annoncé l'expropriation de la TDE. © sebastian-baryli

Le président bolivien, Evo Morales, a choisi la date symbolique du 1er mai pour annoncer l’expropriation de la Transportadora de Electricidad (TDE), filiale bolivienne du groupe espagnol REE. Une mesure qu'il considère comme :

un juste hommage aux travailleurs et au peuple bolivien qui a lutté pour la récupération des ressources naturelles et des services de base.

Première entreprise de distribution du pays, TDE est propriétaire des 73% du réseau de transport d’électricité et contrôle 85 % du marché national. Evo Morales justifie cette décision en expliquant que:

« cette multinationale espagnole a investi à peine 81 millions de dollars en 16 ans, un investissement de 5 millions par an en moyenne. »

Peu après l’annonce officielle de l’expropriation, l'armée bolivienne a occupé les différents sites de TDE, à la surprise des employés travaillant sur les installations.

Le groupe espagnol REE détient la quasi-totalité des actions de l'entreprise bolivienne (99,94%) et a immédiatement annoncé qu’il réclamerait des dédommagements appropriés.

À Madrid, on dénonce :

« des mesures contraires aux règles du libre-marché et à la sécurité juridique qui doit prévaloir pour les investissements internationaux. »

La décision bolivienne ne devrait toutefois pas avoir de conséquences majeures pour l’entreprise, dont la filiale expropriée ne représente que 1,5 % des actifs.

Par ailleurs, Evo Morales s’est clairement engagé à reconnaître les investissements du groupe et à verser des compensations adéquates.

Échaudé par les récents déboires du pétrolier REPSOL en Argentine, l’exécutif espagnol suit ce dossier avec attention. Néanmoins, les proches de Mariano Rajoy semblent juger que la situation est très différente de celle qui a conduit à la re-nationalisation partielle du géant du pétrole argentin YPF, dont Green&Vert se faisait l’écho le 28 avril 2012.

Dans les deux cas, les gouvernements de Bolivie et d’Argentine ont pourtant estimé que ces sociétés privées ne remplissaient pas leur rôle en investissant trop peu pour pouvoir garantir un service de qualité aux consommateurs.

L’expropriation de TDE décidée par Evo Morales s’inscrit dans la continuité de sa politique de récupération des ressources énergétiques, amorcée dès 2006 avec la nationalisation des immenses réserves de gaz du pays.

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