Des revendications de plus en plus pressantes

Les revendications sociales se multiplient à chaque premier mai. Mais cette année 2012, les manifestations durent. Première des réclamations est d’accorder aux personnes âgées les plus démunies un minimum pour survivre. Ils en ont grand besoin.

Par Cathy Phouphetlinthong Modifié le 8 juin 2012 à 17 h 24
Des manifestations de plus en plus pressantes. © Jaipalsingh

Les revendications sociales se multiplient toujours début mai. Mais cette année, les manifestations durent. La première des réclamations est d'accorder aux personnes âgées les plus démunies un minimum pour survivre. Elles en ont grand besoin.

Des manifestations de plus en plus pressantes. © Jaipalsingh
Des manifestations de plus en plus pressantes. © Jaipalsingh

Importantes revendications du Sud Ouest

L’Inde, même en comparaison avec certains pays dont le PIB par habitant est bien inférieur, dispose d’un système de sécurité sociale en piteux état. Le minimum vieillesse public, qui existe seulement dans quelques états, est déficient. Il est distribué aux seuls foyers considérés comme "au dessous du seuil de pauvreté". C'est un "sésame" accordé de manière très obscure et rarement révisé. Les prestations sont ridicules: 200 roupies (moins de 3 euros) par mois dans l’état du Karnataka pour les personnes indigentes de plus de 65 ans.

C’est justement dans cet état du sud-ouest que les revendications à propos du minimum vieillesse ont été les plus chaudes début mai 2012. Les personnes âgées sont scandalisées par une décision prise début janvier 2012. Celle-ci a radié des listes de bénéficiaires des dizaines de milliers de personnes dans le besoin. L’exécutif de l’état a promis de revenir sur cette politique d’économies malvenue. G.N. Nagaraj, l’un des leaders du mouvement, attend de voir la loi publiée:

« Le gouverneur nous a donné sa parole. La loi devrait être signée le 16 mai 2012. On attend jusqu’à là avant de se démobiliser. »

Une pression nationale

En dehors de cette victoire locale, d’autres groupes maintiennent la pression pour une solution nationale. C’est le cas de Parishad, une organisation hindoue politiquement très à droite, mais qui a aussi un agenda social: "les prestations aux hindous !". Elle a organisé des sit-in répétés début mai dans la capitale pour exiger un minimum vieillesse universel et raisonnable.

Les 200 roupies actuelles ressemblent plus à une insulte qu’à une aide effective. Comme le rappelle le célèbre économiste Prabhat Patnaik, dans une puissante colonne du quotidien The Hindu, les prestations du minimum vieillesse devraient atteindre 2 000 roupies par mois (29 euros). C’est la somme qui est nécessaire en Inde pour s’assurer une alimentation apportant 2 100 calories par jour.

500 roupies par mois

Les 2 000 roupies sont précisément ce que réclament les manifestants de Delhi. Le charismatique ministre Jairam Ramesh, très regretté à l’environnement depuis quil est passé au développement rural va proposer un minima de 500 roupies (7,20 euros) par mois généralisé à toutes les personnes de plus de 65 ans du pays.

Les deux questions qui devront être réglées dans les semaines qui viennent sont: cette proposition sera-t-elle adoptée par le parlement? Et surtout, cela suffira-t-il pour contenter les manifestants ? Rien n’est moins sûr.

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