Le changement de sexe, une simple formalité ?

Le sénat vote une loi garantissant aux personnes trans-genres le droit de choisir leur nom, leur sexe et leur photo sur leur document d’identité. Les assurances santé sont tenues de rembourser les frais liés au changement de genre.

Par Cathy Phouphetlinthong Modifié le 8 juin 2012 à 17 h 32

Le sénat vote une loi garantissant aux personnes trans-genres le droit de choisir leur nom, leur sexe et leur photo sur leur document d’identité. Les assurances santé sont tenues de rembourser les frais liés au changement de genre.

Argentine, vers une grande avancée sociale. © imagenbruja

Une avancée historique

L’Argentine a été le premier pays d’Amérique latine à officialiser le mariage homosexuel en 2010. Le pays autorise désormais la définition des personnes elles-mêmes de leur genre, par le biais d’une simple démarche administrative.

Pour le sénateur socialiste Rubén Giustiniani, la nouvelle loi vient mettre fin à une « discrimination et une violation constante des droits de l’homme due à l’identité de genre. »

Voté à l’unanimité par le Sénat, le texte définit l’identité sexuelle comme « le vécu intérieur et individuel du genre comme il est ressenti par la personne, qu’elle corresponde ou non au sexe constaté à la naissance. ». Voici un passage de la loi:

« Ceci peut impliquer la modification de l’apparence ou de la fonction corporelle par des moyens pharmaceutiques, chirurgicaux ou d’autre nature, dans la mesure où ces derniers sont choisis de manière libre. D’autres expressions du genre sont considérées, comme l’aspect vestimentaire, la façon de parler et les manières. »

La loi garantira également l’accès aux soins de santé pour la personne qui voudra modifier son corps, afin qu’elle corresponde au genre perçu. Les militants assistant aux débats ont ponctué la session par un tonnerre d’applaudissements. Dehors, des centaines de personnes rassemblées devant le congrès ont pu vivre ce moment historique sur un écran géant.

Pour les mineurs aussi

Les personnes de moins de 18 ans pourront aussi prétendre à un changement de nom et de sexe sur les registres civils, avec l’accord de leurs parents ou de leurs tuteurs. En cas d’opposition de leur part, les enfants ou les adolescents pourront présenter un recours judiciaire, sous la supervision d'un avocat.

Lohana Berkins, membre de l’association Nadia Echazú, justifie cette mesure:

« Le travestisme s'assume entre 8 et 13 ans. Et bien souvent, ces enfants ou ces adolescents sont mis à la rue par leurs parents, et ne pourront donc jamais obtenir leur aval. »

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