Le café équitable au grand jour

Une nouvelle étude sur le café équitable révèle quelle catégorie de personnes trouve le concept important, combien elles sont prêtes à le payer et ce qui pourrait menacer le mouvement en plein essor.

Par Cathy Phouphetlinthong Modifié le 15 juin 2012 à 15 h 30

Le commerce équitable a été introduit en Nouvelle-Zélande en 2005 et connaît un succès croissant. Des chercheurs affirment que le café équitable est non seulement avantageux pour les producteurs, mais également pour les cafés locaux et la satisfaction des consommateurs.

Les Néo-Zélandais sont près à payer plus cher pour un café équitable. © Hadley

Les Néo-Zélandais, consommateurs équitables

Andrew Murphy, maître de conférence en marketing à Massey University (Auckland), explique que les petites brasseries promouvant le café équitable sont en plein essor. Acheter un paquet de café équitable dans des supermarchés devient une habitude pour les Néo-Zélandais.

Sa recherche démontre que les femmes considèrent la présence de boissons équitables dans les cafés plus importante que les hommes. Aussi, la plupart des consommateurs soutiennent les principes du commerce équitable. Ils sont prêts à payer plus pour ce café, mais pas autant que le prix généralement pratiqué. Andrew Murphy explique:

« Cela reste un produit haut de gamme. Tout le monde ne peut pas se permettre d’en acheter. Selon les serveurs, ce café est généralement de meilleur qualité. Le proposer permet aux cafés locaux de se démarquer et d’attirer un certain type de clientèle. »

Les clients ne savent pas toujours si leurs brasseries font du café équitable. La conclusion de ces chercheurs est donc de le promouvoir plus efficacement. Ils ont fait regarder au groupe de consommateurs « Black Gold » (l’or noir), un documentaire sur les injustices du marché international du café, afin de voir si leurs attitudes changeaient.

« Après avoir regardé Black Gold, tout le monde semblait complètement choqué par ce qu’ils avaient vu, et cela semblait drastiquement changer leurs perceptions. Les personnes participant à l’étude étaient déjà surement plus intéressées par le commerce équitable que la moyenne. Ils étaient tout de même beaucoup plus enclins à payer leur café plus cher après le visionnage, en se préoccupant moins de son goût. »

Une assistance technique mise en place

Les producteurs de café dans les pays « en voie de développement » sont souvent exploités par les multinationales. Le commerce équitable, c’est l’assurance que le producteur de café reçoive un prix minimum garanti lui apportant assez d’argent pour subvenir à ses besoins et le protéger des conséquences d’un marché fluctuant.

L’argent supplémentaire est utilisé par des coopératives pour le développement de la communauté (écoles, centres médicaux, améliorations des sources d’eau etc.). De plus, une assistance technique pour améliorer les récoltes et aider à la négociation et à l’exportation a été mise en place.

Murphy affirme que le challenge pour les organisations de commerce équitable sera d’élargir le marché et de garder les valeurs du mouvement.

« C’est un peu comme les produits bio. Plus de gens les achètent, plus les grands fournisseurs veulent participer au commerce. Cela fait baisser les prix et attire encore plus de clients. Le danger est que si une grande entreprise comme Nestlé ou McDonald’s promeut le café équitable, cela dévaluerait ses valeurs aux yeux des clients engagés. »

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