Le Népal se protège de ses lacs glaciaires

Le lac glaciaire Tsho Rolpa, qui gonfle sous la pression de la fonte des glaciers de l’Himalaya, serait l’un des plus dangereux au monde. Comment avertir les habitants des villages situés sous le lac en cas de problème ? Voilà l’objet d’un projet ambitieux.

Par Cathy Phouphetlinthong Publié le 1 juin 2012 à 0 h 51

Le lac glaciaire Tsho Rolpa, qui gonfle sous la pression de la fonte des glaciers de l’Himalaya, serait l’un des plus dangereux au monde. Comment avertir les habitants des villages situés sous le lac en cas de problème ? Voilà l’objet d’un projet ambitieux.

La lac glaciaire Tsho Rolpa. © Sitivenig

Des dégâts déjà connus

Les débâcles glaciaires, ou jökulhlaup, sont des phénomènes d’une puissance extraordinaire. En 1996, en Islande, ce fait s’est produit, charriant des blocs de glace de plus de 1 000 tonnes. Il a multiplié par 100 le débit d’une petite rivière en 2 heures et créé une coulée de boue qui s’est étendue sur 15 kilomètres dans l’océan Atlantique. Que ce serait-il passé si les terres situées sous le lac glaciaire avaient été densément peuplées ? Sans doute une gigantesque catastrophe humanitaire.

C’est à cela que pense le gouvernement népalais en préparant un système d’alerte pour les populations situées en dessous du Tsho Rolpa. Ce lac situé à 4 580 mètres d’altitude s’est rempli ces 50 dernières années sous l’effet de la fonte graduelle mais rapide des glaces. A tel point que les digues naturelles de glace et artificielles de béton menacent de rompre.

Vers un nouveau système ?

En l’an 2000, grâce à l’aide des Pays-Bas, un système d’alerte par d’énormes siphons sonores avait été mis en place. Avec les années de guerre civile opposant rebelles maoïstes et pouvoir royal qui ont suivies, le manque d’entretien a rendu le système caduc.

Pour se prémunir contre une catastrophe qui serait d’autant plus destructrice si elle venait sans prévenir, le nouveau gouvernement veut utiliser des technologies modernes. Système de vidéo surveillance, capteurs de niveau, et surtout réseau télécom permettant d’avertir par SMS les résidents des villages, situés sous le lac, de tout changement notable.

Un budget serré malgré l'urgence

Seul problème, le coût d’un tel système. Il est évalué à 1 million de dollars. Au vu des enjeux, le PNUD est sur les rangs pour assurer le financement du projet et aurait déjà alloué le budget nécessaire.

Selon les calculs de l’organisme des Nations Unies, 6 000 personnes seraient directement menacées par une débâcle glaciaire du Tsho Rolpa. Avec ses 100 millions de mètres cubes d’eau et de glace, ce lac situé à 110 kilomètres de Kathmandu pourrait tout dévaster sur son passage. Une possibilité qui est malheureusement fort envisageable, puisque 14 jökulhlaups ont été constatés au Népal dans les dernières années.

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