Los Angeles bannit les sacs plastiques

Ils l’avaient annoncé, ils l’ont fait. La ville de Los Angeles aux Etats-Unis interdira dorénavant les sacs en plastique à usage unique aux caisses des supermarchés. Le conseil municipal impose une taxe de 10 centimes sur les sacs en papier. La loi sera intégrée de façon progressive jusque fin 2013.

Par Cathy Phouphetlinthong Modifié le 8 juin 2012 à 10 h 48

Ils l’avaient annoncé, ils l’ont fait. La ville de Los Angeles aux Etats-Unis interdira dorénavant les sacs en plastique à usage unique aux caisses des supermarchés. Le conseil municipal impose une taxe de 10 centimes sur les sacs en papier. La loi sera intégrée de façon progressive jusque fin 2013.

"Fear the plastic bag" - Craignez les sacs plastiques. © Freeloosedirt

Plus de sacs en plastique vendus !

Los Angeles est devenue la plus grande ville des États-Unis à interdire la vente de sacs en plastique aux caisses des supermarchés. Une victoire acclamée par les écologistes qui permettra aux États-uniens de changer leur façon de faire leurs courses.

Le conseil municipal a voté par 13 voix contre 1 l’élimination des sacs en plastique d'ici décembre 2013 dans plus de 7 500 magasins. Les clients devront apporter des sacs réutilisables ou acheter des sacs en papier pour 10 cents chacun.

L'interdiction a été votée, après des années de batailles menées par les défenseurs de l'environnement. Pour eux, cela réduira la quantité d'ordures dans les décharges, les voies navigables de la région et dans l'océan. Les Californiens utilisent 12 milliards de sacs plastiques par an et moins de 5% des sacs en plastique de l'État sont recyclés.

Los Angeles devient la quatrième villes de Californie - après San Jose, San Francisco et Long Beach - à interdire complètement les sacs en plastique. Les dirigeants de plusieurs villes saluent le succès du programme. San Francisco a été la première ville de l'État à interdire les sacs en plastique dès 2007, ne les autorisant que dans les supermarchés et les pharmacies. Depuis lors, les autorités ont entrepris d'accroître les restrictions de sacs peu à peu.

Transformer les habitudes petit à petit

Malgré la grogne initiale des clients et des entreprises, le public a pris l'habitude d'apporter ses propres sacs, a déclaré David Assmann, un gestionnaire de service de l'environnement dans San Francisco.Et d'ajouter:

« Je pense que cela fait maintenant partie de la culture. »

Dans le comté de Los Angeles, le coût de 10 centimes applicable sur les sacs en papier a conduit à une réduction de 94% de l'utilisation de ces sacs, a précisé Jennie R. Romer, fondateur du site Plastic Bag Laws conseillant les villes sur l’adoption des lois anti-sacs.

Les membres du Conseil de Los Angeles espèrent que leurs homologues de la capitale leur emboiteront le pas. Le conseiller municipal Ed Reyes affirme:

« Nous allons faire passer le message à Sacramento qu'il est temps d’appliquer ces principes à l’ensemble de l’Etat. »

La décision du conseil municipal donne le coup d'envoi à un suivi environnemental de quatre mois. L’adoption d'une ordonnance édictant l'interdiction suivra par la suite. Les grands magasins auront alors six mois pour arrêter la distribution de sacs en plastique, et les petits marchés 12 mois. Après cela, les détaillants devront faire payer les clients 10 cents pour chaque sac en papier fourni.

Prochaine étape : les sacs en papier !

Alors qu’ils se réjouissent de cette nouvelle avancée, les membres du conseil pensent déjà à la prochaine étape, celle d’interdire l’utilisation des sacs en papier. Paul Koretz, conseiller municipal, espère:

« Mon espoir est que l'utilisation des sacs en papier devienne rare à la suite de cette nouvelle mesure... Qu’une loi spéciale sur les sacs en papier ne soit même pas nécessaire. »

Les employés de sociétés de fabrication de sacs en plastique – arborant de nombreux T-shirts avec le message « Ne tuez pas mon travail» - ont plaidé en vain.

La décision du conseil sera une menace pour les emplois de 2 000 travailleurs à l’échelle de l'État. Un groupe industriel garde ouverte la possibilité de déposer un recours judiciaire. Mark Daniels, président la société à but non lucratif American Progressive Bag Alliance a déclaré:

« Avec cette interdiction des sacs, la ville a choisi d'adopter une approche simpliste qui enlève le choix au consommateur, au lieu de développer des  programmes qui favorisent un plus grand recyclage des sacs en plastique et des emballages, tout en préservant des emplois. »

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