La Chine dit oui au gaz de schiste

En 2011, le 12ème plan quinquennal du gouvernement chinois a donné le feu vert à l’exploitation du gaz de schiste. Un an plus tard, 4 ministères, dont celui « des sols et des ressources » et le « ministère des finances », proposent conjointement un plan de route pour le développement du gaz de schiste entre 2011 et 2015.

Par melanie.mangold Modifié le 12 juin 2012 à 16 h 49

En 2011,  le 12ème plan quinquennal du gouvernement chinois a donné le feu vert à l’exploitation du gaz de schiste. Un an plus tard, 4 ministères, dont celui « des sols et des ressources » et le  « ministère des finances », proposent conjointement un plan de route pour le développement du gaz de schiste entre 2011 et 2015.

La Chine prend part à l'extraction de gaz de schiste

Le plan de route pour le développement du gaz de schiste entre 2011 et 2015 a 4 objectifs. D’une part, faire passer la production à 6,5 millions de mètres cubes par an en 2015. D’autre part, développer des techniques permettant l’exploration et la production. Mais aussi établir un cadre législatif et recenser toutes les réserves disponibles.

Les résultats du recensement, publié le 1er mars 2012, sont sans appel : la Chine serait assise sur 13 4000 milliards de mètres cubes de gaz de schiste, dont 25 000 milliards exploitables. Cela équivaut à 200 ans de réserves. A titre de comparaison, les Etats-Unis, qui voient leur paysage énergétique transformé suite à l’exploitation de ce gaz non conventionnel, ne possèdent que 13,6 milles milliards de mètres cubes. Le ministère « des sols et des ressources » a repéré 180 zones qui seront en priorité exploitées. Ces réserves se situent principalement dans les provinces du Sichuan, Guizhou et Henan, respectivement au centre, au sud et à l’est de la Chine.

Une exploitation probablement difficile

Les scientifiques craignent que la structure géologique de la Chine et la présence inégale d’eau sur le territoire (ressource nécessaire pour récupérer le gaz de schiste) rendent l’exploitation difficile. Une crainte partagée par le gouvernement qui signale que les réserves se situent dans des zones géologiquement complexes, densément peuplées et qui vont poser certains problèmes au niveau de l’ingénierie. La logistique fait également défaut, avec un nombre insuffisant de pipelines de gaz. Ces derniers ne parcourent qu’environ 36 000 km, une distance insuffisante au vue de la taille de ce pays.

Les entreprises étrangères appelées en renfort

Afin de développer ce secteur si stratégique, Pékin réfléchit à une manière de pouvoir inciter les entreprises à travers des systèmes de subventions. Ainsi, un producteur qui se retrouve obligé d’importer du matériel indisponible en Chine peut demander de se faire exempter des droits de douanes. Li Cheng, du ministère des finances, a déclaré que Pékin pourrait réduire, voire même supprimer, les charges pour acquérir les droits d’exploration et de production. Le gouvernement pourrait également subventionner les entreprises à hauteur de 0,2 RMB par mètre cube de gaz produit.

Pékin autorise le droit d’exploration

Fait assez remarquable, Pékin autorise depuis le 17 mai 2012 les compagnies privées locales enregistrées avec un capital supérieur à 300 millions de yuan (environ 36 millions d’euros) à demander un droit d’exploration. L’industrie du gaz de schiste n’est donc plus concentrée entre les mains de quelques entreprises, telles que PetroChina ou Sinopec. Cette liberté ne règle pas le principal problème des compagnies chinoises : leur retard technologique. Le gouvernement va les inciter à faire des joint-ventures avec leurs homologues étrangers, pour pouvoir profiter des technologies développées par les entreprises américaines ou européennes.

Le premier contrat a été signé entre le géant Shell et la China National Petroleum Corporation pour l’exploitation de gaz situé dans le Sichuan. Sinopec a récemment conclu un accord de 2,5 milliards de dollars pour développer avec Devon Energy le gaz de schiste. Côté français, Total est en préaccord avec Sinopec, ce qui devrait normalement aboutir à une joint-venture entre les deux géants.

Alexandre Genneret

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