La maison d’une famille rasée en pleine nuit

Un Chinois habitait depuis 17 ans dans une petite maison d’un quartier en rénovation. Il s’est opposé pendant des mois à la destruction de son bien. Les promoteurs ont finalement trouvé une solution: ils ont forcé la porte, sorti les occupants et abattu l’habitation en pleine nuit.

Par Cathy Phouphetlinthong Publié le 10 juillet 2012 à 0 h 29

Un Chinois habitait depuis 17 ans dans une petite maison d’un quartier en rénovation. Il s’est opposé pendant des mois à la destruction de son bien. Les promoteurs ont finalement trouvé une solution: ils ont forcé la porte, sorti les occupants et abattu l'habitation en pleine nuit.

Habitant d'Huangbeiling depuis 17 ans

Monsieur Tang habitait depuis 17 ans dans une maison de Huangbeiling, un quartier aux portes de Hong Kong en pleine restauration. Il avait loué il y a une vingtaine d’années une parcelle de 100 mètres carrés sur ce qui n’était à l’époque qu’un terrain vague. Il avait construit sa maison en y mettant toutes ses économies et celles de sa famille.

De nombreux habitants de Huangbeiling ont procédé ainsi. L’administration reconnaissait implicitement leur droit à la propriété. Il y a quelques mois, les choses ont changé: la mairie a vendu le terrain à un promoteur immobilier qui doit réaliser un grand complexe résidentiel d’immeubles modernes. Monsieur Tang n'a pas accepté ces nouvelles conditions et il a refusé de quitter sa maison.

Sortis de force en pleine nuit

Le promoteur n’a jamais proposé d'indemnisation à Monsieur Tang. Il dispose de l’usufruit du terrain et ne reconnaît aucun droit à ses occupants actuels. Une société de destruction a essayé pendant une semaine de faire partir Monsieur Tang et sa famille. L’homme s’y est opposé, jusqu’à cette nuit du 6 juillet.

A 4 heures du matin, alors que la famille Tang dormait, des hommes ont forcé la porte et les ont sortis. Ils ont été retenus pendant que leur maison était rasée sous leurs yeux. Monsieur Tang s'exclame:

« On a tous été blessés par leurs violences. Je les ai supplié d’au moins nous laisser prendre nos affaires, ils ont refusé. Mon portefeuille, mon livret de banque, mon ordinateur, tout, tout est sous les décombres… »

Sa fille de 13 ans, interviewée par une télévision locale, était en larmes. Monsieur Tang ajoute:

« Je suis arrivé ici il y a 20 ans, je n’avais rien. J’ai peiné pendant toutes ces années, et aujourd’hui, je n’ai plus que les vêtements que je portais sur moi cette nuit. Je ne sais pas où je vais dormir ce soir avec ma famille. Et malgré ça, les promoteurs, le gouvernement, personne n’envisage de me donner un centime »

Mais les promoteurs, eux, vont s’en mettre plein les poches. L’égalité du communisme à la chinoise ?

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