Un conflit social conduit au drame

Le 18 juillet dernier, les violences ont éclaté dans une usine de Maruti Suzuki située dans le nord de l’Inde. Un manager critiquant un ouvrier s’est fait battre, avant que le soulèvement ne se généralise.

Par Cathy Phouphetlinthong Publié le 24 juillet 2012 à 0 h 29

Le 18 juillet dernier, les violences ont éclaté dans une usine de Maruti Suzuki située dans le nord de l’Inde. Un manager critiquant un ouvrier s’est fait battre, avant que le soulèvement ne se généralise. 

© Harshad Sharma

Un incendie criminel

Awanish Kumar Dev était responsable RH dans l’usine Maruti Suzuki India (MSI) de Manesar, une grande cité industrielle de l’État de Haryana dans le nord du pays. Le 18 juillet dernier, il est décédé au cours d’un incendie criminel déclenché par des violences généralisées dans l’usine.

Personne ne sait précisément ce qui s’est passé.  Le manager a réprimandé un ouvrier, celui-ci a répondu par des violences physiques. De là, des hordes d’employés se sont précipités les uns sur les autres, dévastant les bureaux. Près de 90 personnes ont été envoyées à l’hôpital.

La région est en proie à des conflits sociaux répétés et de plus en plus violents. Le premier conflit d’envergure a eu lieu dans une usine de scooters et motos d'Honda en 2005. L’usine MSI de Manesar avait retrouvé le calme depuis 9 mois, après une grève concernant l'établissement d'un nouveau syndicat indépendant. Elle avait alors couté 100 milliards de roupies (1,49 milliards d’euros) à la société.

D'imposantes rumeurs

Même si les managers japonais et indiens tentent de calmer le jeu, des rumeurs sur la cause profonde du drame font surface. MSI a déclaré il y a quelques mois qu’il allait investir dans une grande usine dans l’État du Gujarat. La joint-venture a acheté un terrain et les travaux de construction de l’usine devraient commencer.

Les rumeurs d’une fermeture du site de Manesar vont bon train. Certains accusent le gouvernement de l’État d'Haryana d’être à l’origine des troubles. Ils voudraient se venger du départ prévu de la société.

Même si Shinzo Nakanishi, le directeur opérationnel de l’usine, et R. C. Bhargava, PDG de la joint-venture, repoussent ces rumeurs, rien ne peut être exclus. Et si c’est bien la crainte d’une fermeture qui a poussé les salariés à cette violence, il faut espérer que cet exemple ne sera pas imité par les employés de PSA Seine-Saint-Denis. Le fabricant automobile est en train de construire une usine moderne à Shenzhen dans le sud chinois alors qu'il a annoncé la fermeture de l'usine française…

Pour en savoir plus, businesstoday.intoday.in, timesofindia.indiatimes.com et timesofindia.indiatimes.com

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