Dommages d’une déforestation abusive

Tandis que l’abattage illégal menace de tarir les ressources en bois des îles Salomon d’ici 2015, des concessions controversées accordées par le précédent gouvernement entraînent une accélération de la déforestation en Papouasie Nouvelle-Guinée.

Par melanie.mangold Publié le 7 août 2012 à 0 h 13

Tandis que l’abattage illégal menace de tarir les ressources en bois des îles Salomon d’ici 2015, des concessions controversées accordées par le précédent gouvernement entraînent une accélération de la déforestation en Papouasie Nouvelle-Guinée.

En Papouasie Nouvelle-Guinée, la déforestation des forêts tropicales est accélérée. © eguidetravel

Des forêts décimées pour l’exportation

Vue du ciel, une forêt tropicale luxuriante semble couvrir les chaînes de montagnes des îles Salomon, mais de plus près, un réseau de routes de débardage est visible, striant les montagnes pour laisser place à l’érosion, à des rivières boueuses et des communautés en conflit. Le pays est aujourd’hui reconnu comme le pays océanien ayant le plus haut pourcentage de perte de sa forêt tropicale, d’après un programme des Nations Unies. Selon la Banque mondiale, en 2010, en un mois, 50 000 bois ronds ont été exportés et le ministère des Finances du pays prévoit que l’industrie, étant si peu durable, aura probablement épuisé les ressources naturelles en bois d’ici 2015.

Des ressources exploitées au détriment des communautés

Presley Amiki se désole que les meilleurs arbres de son île aient été abattus illégalement:

« Les arbres étaient si gros que sept personnes pouvaient se tenir en ronde autour d’eux. Je les réservais. Je pensais pouvoir en tirer pour mes enfants des avantages autres que de les abattre ».

L’histoire d’Amiki est commune dans ce pays exploité depuis des décennies par des entreprises forestières exportant des milliers de tonnes de bois durs tropicaux vers l’Asie pour la construction, l’ameublement et le contreplaqué.

Tandis que l’on craint les conséquences de l’effondrement imminent de l’industrie, des millions de dollars de profits continuent à partir à l’étranger, profitant à des intérêts étrangers.  Adam Beeson, avocat australien conseiller sur le droit des propriétaires déclare:

« Ce n’est pas fait de façon éthique et les bénéficiaires ne sont pas les propriétaires des terres ».

Il explique que les entreprises forestières profitent du défaut d’application de la législation forestière, entraînée par les faibles capacités du département responsable.

Faiblesses de la gouvernance

Dans le pays voisin de Papouasie Nouvelle-Guinée, l’industrie forestière a récemment profité de concessions controversées introduites par l’ancien gouvernement et qui pourraient avoir entraîné une accélération de la déforestation des forêts tropicales.

Dans un rapport récent, Greenpeace dénonce l’octroi de baux d’un type nouveau sur 5 millions d’hectares de terres coutumières, principalement à des entreprises étrangères. Ces baux spéciaux auraient entraîné une croissance de presque 20 % de l’exportation de bois en 2011. D’après l’organisation environnementale, l’ancien gouvernement aurait en outre ainsi cédé à des intérêts étrangers 630 millions de tonnes de droits d’émission de carbone potentiels, équivalant à 23 milliards de dollars américains.

Une commission d’enquête sur les concessions controversées a été initiée par le nouveau gouvernement.

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