Rivière cherche castors pour restauration immédiate

Oulan Bator est à la recherche d’experts étrangers pour combattre la baisse du niveau des eaux de la troisième plus longue rivière du pays. Des incisives tranchantes, une queue plate et des orteils palmés font partie des qualités requises.

Par GVadmin Publié le 29 août 2012 à 0 h 45

Oulan Bator est à la recherche d’experts étrangers pour combattre la baisse du niveau des eaux de la troisième plus longue rivière du pays. Des incisives tranchantes, une queue plate et des orteils palmés font partie des qualités requises.

Riviere Tuul, Parc Gorkhi-Terelj, Mongolie

Si tout marche comme prévu, ce sont des castors, venus d’Allemagne et de Russie, qui auront la charge de restaurer la rivière Tuul. Les populations autochtones ont quasiment disparues ces 20 dernières années, mais Berlin vient d’offrir 14 rongeurs à la Mongolie, tandis que la Russie a fait don de 30 de ses ingénieurs naturels.

Nombre de scientifiques estiment que les castors peuvent aider à la régénération de l’écosystème, grâce à leurs barrages qui maintiennent le niveau de la rivière durant les périodes sèches, tandis que les zones inondées nourrissent le sol.

Les castors sont des diplomates de l’environnement

C'est ce qu'explique Delgermaa Yunger, directrice du bureau de l’Agence de la protection de la nature à Oulan Bator, en charge du programme de réintroduction des castors. Le niveau de la Tuul baisse depuis la fin des années 1990, 22 des 72 affluents de la rivière sont à sec.

« 60% de la population mongole vit le long de la rivière Tuul, poursuit-elle, nous devons la protéger. Les castors seront le moyen le moins cher et le plus efficace. »

Un milliard de tugriks (environ 580 000 euros) ont été réservés pour le projet. Le projet consiste à élever les castors allemands en captivité, tandis que 16 castors russes, plus habitués à la rigueur du climat, seront relâchés dans la rivière. Surveillés, ils seront nourris et placés à l’abri si nécessaire.

Les castors ne sont pas des étrangers en Mongolie : une sous-espèce endémique menacée d’extinction vit dans une rivière, la Bulgan, à l’ouest du pays. Un premier projet d’introduction avait vu le jour en 1984, après un voyage du premier ministre mongol au Canada, où les rongeurs avaient fait forte impression. Quatre castors de la Bulgan avaient rejoint la Tuul, sans succès : aucun n’a survécu.

Scientifiquement mieux préparée, cette nouvelle introduction est menée par Samjaa Ravchig, expert animalier à l’université nationale de Mongolie. Selon lui, les castors sont plus efficaces que n’importe quel barrage artificiel et ne présentent aucune menace pour l’écosystème. Rappelant une expérience bavaroise, il souligne néanmoins que les effets ne seront pas immédiats. « Après l’introduction de castors russes en Bavière, il leur a fallu environ dix ans pour s’adapter et construire leurs barrages ». Les castors ont leurs rythmes que nos rythmes de vie ignorent, rendez-vous dans dix ans.

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