Etude sur les OGM : réactions de l’autre côté du monde

Des photos de rats aux tumeurs énormes ont fait le tour de la planète. L’étude sur les conséquences des OGM, publiée le 20 septembre par des chercheurs français, provoque des réactions très vives dans le monde scientifique. Selon cette étude, l’absorption de maïs OGM NK 603, créé par la firme américaine Monsanto, serait potentiellement dangereuse pour la santé.

Par Aurelie Taupin Modifié le 18 avril 2013 à 17 h 59
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Des photos de rats aux tumeurs énormes ont fait le tour de la planète. L’étude sur les conséquences des OGM, publiée le 20 septembre par des chercheurs français, provoque des réactions très vives dans le monde scientifique. Selon cette étude, l’absorption de maïs OGM NK 603, créé par la firme américaine Monsanto, serait potentiellement dangereuse pour la santé. Les rats qui ont ingéré ce maïs pendant deux ans ont en effet développé des tumeurs plus mortelles, et plus tôt que la normale.

Les inquiétudes face à la consommation de ce maïs

Le parti des Verts de Nouvelle-Zélande a tout de suite réagi en annonçant que le maïs en question devrait immédiatement être retiré de la vente. Il avait été approuvé à la consommation, il y a de cela une décennie.Steffan Browning, porte parole des Verts pour le génie génétique, annonce que le maïs pourrait causer cancers et autres problèmes de santé majeurs pour les Néo-zélandais.

Il y a beaucoup d’inquiétudes concernant la consommation de ce produit. Il est maintenant prouvé qu’en manger peut entraîner des tumeurs, alors pourquoi a-t-il été mis sur le marché?

Les rats ont, entre autres, développé des tumeurs et des problèmes au foie et aux reins. En cause, leur alimentation basée sur ce maïs traité avec de l’herbicide.

Un marquage plus rigoureux des aliments OGM est nécessaire

Mr Browning explique que 70 sortes de maïs génétiquement modifiés ont été autorisées à la vente en Nouvelle-Zélande, après des tests de 90 jours seulement.Comme en France, les entreprises agro-alimentaires ont l’obligation de signaler la présence des aliments OGM. Cependant, ce n’est pas le cas s’ils représentent moins d’1% d’un produit. M. Browning appelle à un marquage plus rigoureux.

Les Néo-zélandais ne veulent pas être les cobayes de la science. Ils font confiance au gouvernement pour que les produits soient vérifiés avant d’être autorisés.

Mais l'étude reste controversée

Mais en Nouvelle-Zélande, comme aux quatre coins du monde, des voix scientifiques s’élèvent pour dénoncer l’étude. Ils contestent sa forme et sa validité. Selon eux, elle n’aurait pas été assez rigoureuse. Le scientifique Wendy Harwood, d’Angleterre, se demande si ce régime avec un tel niveau de maïs est normal pour des rats. Il ajoute:

« De plus, sans toutes les informations nécessaires, on ne peut pas conclure que la technologie des OGMs soit dangereuse. »

A l’université d’Auckland, Mark Vickers soutient que des informations clés manquent, comme les données sur l’apport hydrique et la croissance des rats.

« Aussi, cette race de rats est connue pour développer des tumeurs avec l’âge»

Il conclue:

« c’est surprenant que la recherche aie été publiée sans ces informations. »

Son confrère Thomas Lumley pense que la conclusion qui devrait être tirée de cette étude est qu’une nouvelle recherche vaut le coup. Cette fois-ci, les groupes comprendraient plus de rats et leur alimentation serait plus diversifiée. La porte parole de « New-Zealand bio », Debbie Stanwick, annonce qu’elle ne serait pas surprise si les études se révélaient vraies.

 On ne peut pas s’amuser à ingérer des choses qui ne sont pas naturelles et qui ont été trempées dans de l’herbicide. Il n’est pas sorcier d’imaginer les conséquences.

De leur côté, les chercheurs français dénoncent ces réactions sceptiques comme des attaques de lobbies qui défendraient les intérêts des grandes entreprises de biotechnologie végétale.

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