Formation d’une réserve marine de la taille de la lune

Petit à petit, le projet ambitieux de relier les réserves marines du Pacifique, sur une superficie égale à celle de la lune, prend corps.

Par Aurelie Taupin Modifié le 2 octobre 2012 à 13 h 45

Petit à petit, le projet ambitieux de relier les réserves marines du Pacifique, sur une superficie égale à celle de la lune, prend corps. 

Pièce par pièce, le puzzle prend forme

Au Forum des îles du Pacifique le mois dernier, les îles Cook annonçaient la création de la plus grande réserve marine du monde. Pour Peter Seligmann, co-fondateur du groupe Conservation International, cette déclaration n’est qu’une pièce d’un plus vaste puzzle, un réseau de réserves marines de 40 millions de kilomètres carrés s’étendant des îles Marshall au nord à la limite de la Nouvelle-Zélande au sud. Ce réseau couvrirait presque 8% de la surface de la terre, une superficie proche de celle de la lune.

« Ce que nous observons est la plus grande initiative de conservation de l’histoire », se félicite Seligmann. « Pièce par pièce, nation par nation, cela se concrétise. C’est gigantesque. »

Kiribati et Tokelau ont également déclaré la création d’immenses réserves marines tandis que la Nouvelle-Calédonie a annoncé son intention de créer une réserve de 1,4 million de kilomètres carrés dans les années à venir. D’autres réserves seraient en outre susceptibles d’être créées.

« C’est dans l’intérêt personnel avisé de chacune de ces nations, elles sont les bénéficiaires », déclare Seligmann. « Cela protège leurs ressources, leur offre des revenus supplémentaires, une plus grande sécurité et est en accord avec leur histoire et leur culture. »

Une extension du système traditionnel de gestion des ressources

Pour Kevin Iro, l’un des instigateurs de la réserve marine des îles Cook, le réseau océanien est une extension du système traditionnel du « raui », utilisé par les habitants des îles Cook pour préserver leurs ressources halieutiques.

« Les chefs s’impliquaient en déclarant : nous ne pêcherons plus dans cette zone, j’y mets un raui et personne ne peut y toucher jusqu’à ce que les stocks se soient reconstitués », explique Iro. « Tout le monde aux îles Cook grandit en sachant pourquoi un raui est en vigueur et personne ne pêche tant qu’il n’est pas levé. Cette histoire de réserve marine est au fond la même chose mais dans une version étendue. »

En réponse aux détracteurs questionnant la capacité des petits Etats du Pacifique à patrouiller et faire respecter les interdictions de pêche illégale, Seligmann évoque la possibilité de recourir à l’aide de pays voisins tels que les Etats-Unis, l’Australie, le Japon ou la Nouvelle-Zélande.

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