Le pétrole bon marché fait exploser l’empreinte carbone des Vénézuéliens

Le prix dérisoire du carburant encourage le gaspillage et fait du pays sud-américain l’un des plus gros émetteurs de CO2 de la planète. Malgré de colossales réserves de brut, le Venezuela a même été contraint d’importer de l’essence suite aux problèmes logistiques rencontrés par ses raffineries.

Par Aurelie Taupin Modifié le 9 octobre 2012 à 10 h 45

Le prix dérisoire du carburant encourage le gaspillage et fait du pays sud-américain l'un des plus gros émetteurs de CO2 de la planète. Malgré de colossales réserves de brut, le Venezuela a même été contraint d'importer de l'essence suite aux problèmes logistiques rencontrés par ses raffineries.

Personne ne fait pire en Amérique latine

À travers la publication régulière de rapports quantifiant le volume de gaz à effet de serre produit par chaque pays, l'ONU cherche à promouvoir l’utilisation des énergies vertes et à limiter le recours aux combustibles fossiles, en particulier dans le domaine des transports et de la production d'électricité.

L'une des méthodologies employées consiste à mesurer les quantités de CO2 produites par les activités humaines à l'échelle d'un pays et à les rapporter au nombre d'habitants, afin de déterminer l’empreinte carbone individuelle.

Le rapport de l'ONU s'appuie sur les chiffres du CDIAC, un organisme américain spécialisé dans l’analyse du dioxyde de carbone, qui compile des données provenant de 178 pays. Avec des émissions de CO2 estimées à 165 000 tonnes et une population de 27 millions d'habitants, l'empreinte carbone individuelle atteint 6,1 kilos par an au Venezuela. Cette triste performance place le pays au dixième rang mondial, et fait des Vénézuéliens les plus gros émetteurs de CO2 de l'Amérique latine.

Les vénézuéliens roulent presque gratuit

En cause, des prix à la pompe parmi les plus bas au monde (moins de 0,02 €/litre !), qui encouragent une utilisation décomplexée des véhicules à moteur et a même conduit à l'importation d'importants volumes d’essence au cours des derniers mois.

Un comble pour le Venezuela, qui possède les plus importantes réserves de pétrole brut de la planète, mais dont la capacité de raffinage reste trop faible.

Au sein des pays de l'OPEP, le Venezuela et l'Iran sont les deux pays affichant la pire empreinte carbone, en raison du recours irresponsable et exagéré aux combustibles fossiles.

Au niveau mondial, les États-Unis restent en revanche les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre avec 18,7 kilos de CO2 par personne et par an, suivis du Canada (15,9 kg), de la Russie (10,7 kg), de la Corée du Sud (10,5 kg), du Japon (9,9 kg), de l'Allemagne (9,6 kg), du Royaume-Uni (8,7 kg), de l'Italie (7,5 kg) et de l'Iran (6,6 kg).

1 commentaire on «Le pétrole bon marché fait exploser l’empreinte carbone des Vénézuéliens»

  • Ce sont plutôt des tonnes de CO2 par personne.

    Sommes-nous vraiment sûrs que cette quantité émise soit liée à leur consommation d’essence, et pas plutôt simplement aux émissions industrielles de la production de pétrole en partie pour l’exportation ? Dans ce dernier cas, le citoyen vénézuelien n’y peut pas grand chose…

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