Comment éviter la corruption dans le développement durable ?

D’après Manish Bapna, président de l’Institut de Ressources Mondiales, 44 pays ont déjà validé la création de tribunaux environnementaux pour s’assurer que la corruption ne compromette pas les objectifs de développement durable.

Par Octavia Tapsanji Publié le 14 novembre 2012 à 0 h 02

D’après Manish Bapna, président de l’Institut de Ressources Mondiales, 44 pays ont déjà validé la création de tribunaux environnementaux pour s’assurer que la corruption ne compromette pas les objectifs de développement durable.

Des structures légales permettant de juger les irrégularités

La 15ème Conférence Internationale Anticorruption, qui a débuté le 7 novembre, à Brasilia, a été le théâtre d’un débat, réalisé en marge du sommet Rio+20, sur l’adoption de cette mesure. Bapna a expliqué que la technologie permet déjà de diffuser au grand public les informations sur la déforestation ou la dégradation des récifs de corail dans le monde. Mais il voit plus loin, souhaitant des structures légales permettant de juger les irrégularités.

“La transparence n’est pas suffisante. Il est important de pouvoir mettre l’information à la portée la société, mais il faut aussi créer des espaces où les gens puissent opposer des recours et des plaintes”, argumente-t-il.

D’après lui, cela fait 15 ans que l’on diffuse des images de forêts au public,  mais “nous pouvons désormais détecter clairement une déforestation illégale n’importe où dans le monde. En libérer l’accès aux ONG et à la société civile permettra une transformation profonde.”

Le président de WRI reconnaît que certains gouvernements, comme le brésilien, garantissent la transparence des informations, “mais d’autres préfèrent ne pas fournir de données actualisées”.

La participation de la société jugée fondamentale

Pour Kumi Naidoo, directeur de Greenpeace International, la participation de la société est fondamentale pour réprimer la corruption. “N’importe quel audit sur nos forêts, nos océans et nos combustibles fossiles indiquerait que le grand coupable est la corruption et l’absence de transparence de nos gouvernements”, dit-il. “La nature ne négocie pas. Nous ne pouvons pas changer la science,  alors nous devons urgemment changer  la politique”, ajoute-t-il.

Le débat a plusieurs fois bloqué sur la question des responsabilités, aussi bien des gouvernements que de la société et du secteur privé.

Lors du Rio+20 en juin dernier, moins de 40% du texte final avait obtenu le consensus des négociateurs des pays des Nations-Unis.

Izabella Teixeira, la Ministre brésilienne de l’Environnement a rappelé l’espace ouvert à la société civile au Rio+20, avec le soutien du gouvernement brésilien. "C’est la pression de la société qui porte les changements. C’est la démocratie qui produit les changements les plus rapides, et les nations ne peuvent pas attendre."

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