Le changement climatique a précipité la chute des Mayas

L’analyse de stalagmites retrouvées dans une grotte du sud du pays livre les secrets de l’histoire climatique centraméricaine : c’est bien la sécheresse qui est à l’origine du déclin de la plus avancée des civilisations préhispaniques, comme le supposaient déjà les scientifiques.

Par Octavia Tapsanji Publié le 16 novembre 2012 à 0 h 23

L’analyse de stalagmites retrouvées dans une grotte du sud du pays livre les secrets de l’histoire climatique centraméricaine : c’est bien la sécheresse qui est à l’origine du déclin de la plus avancée des civilisations préhispaniques, comme le supposaient déjà les scientifiques.

Quand la pluie favorise la croissance démographique

Un changement climatique brutal a-t-il été suffisant pour faire basculer tout un empire ? C’est la théorie développée dans la revue Science par une équipe d’archéologues, qui s’est intéressée aux niveaux de précipitations de la cité Maya d’Uxbenka.

Leurs recherches montrent comment les aléas climatiques ont contribué au développement et à la chute des systèmes politiques de cette fascinante civilisation, dont l’apogée se situe entre l’an 300 et l’an 1000 de notre ère.

« Des niveaux de précipitation anormalement élevés ont favorisé la production d’aliments et l’explosion démographique entre les années 450 et 660 », explique Douglas Kennet, professeur d’anthropologie à l’université de Pennsylvanie.

« Les nouvelles données sur le climat montrent comment cette époque de prospérité a été suivie d’une tendance générale à de faibles précipitations, qui s’est prolongée pendant quatre siècles. Cette époque a été marquée par une série de sécheresses prononcées, qui ont provoqué un déclin de la production agricole contribuant à la fragmentation sociale et à l'effondrement politique. »

Une histoire gravée dans la roche

L’histoire des principales cités de la région, comme Tikal, Copán ou Caracol est assez bien connue des chercheurs, grâce à  l’abondance de témoignages que les Mayas ont gravés dans la pierre.

Pour déterminer le climat de l’époque, l’équipe américaine s’est intéressée à des échantillons de stalagmites provenant de la grotte de Yok Balum, située à cinq kilomètres de la cité d’Uxbenka, près de la frontière avec le Guatemala.

L’étude de ces concrétions géologiques indique que la période de sécheresse la plus intense a eu lieu entre les années 1020 et 1100. Or, c’est justement à cette époque que le déclin des principaux centres mayas a été observé, tandis que la population perdait en importance.

L’histoire des Mayas montre bien l’influence du climat sur le développement des civilisations, et illustre les conséquences dramatiques que peut entraîner un changement brutal des cycles naturels.

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