Transformer des panneaux publicitaires en jardins suspendus

Lorsque l’artiste Stephen Glassman, natif de Los Angeles, remarque la résistance des panneaux d’affichage face au tremblement de terre de 1994 à Northridge, son idée « Urban Air » (l’air en ville) prend vie : transformer des panneaux publicitaires en oasis !

Par Stacy Aubenas Publié le 5 décembre 2012 à 0 h 00

Lorsque l’artiste Stephen Glassman, natif de Los Angeles, remarque la résistance des panneaux d'affichage face au tremblement de terre de 1994 à Northridge, son idée « Urban Air » (l'air en ville) prend vie : transformer des panneaux publicitaires en oasis !

Une photo de Stephen Glassman montrant comment il vise à transformer les panneaux d'affichage en jardins suspendus de bambou afin de créer des espaces ouverts dans le ciel de Los Angeles. (Stephen Glassman)

Naissance d’un projet

Garages bloqués, routes effondrées. Rapide, mais violent, le tremblement de terre de 1994 à Northridge a endommagé de nombreux bâtiments sur plusieurs kilomètres à la ronde.

Mais l’artiste Stephen Glassman a remarqué qu’un type de structure avait résisté: les panneaux publicitaires.

Ce souvenir a accompagné la mémoire de l’artiste jusqu’à ré-imaginer le quotidien de ces piliers d'acier !

Son dernier projet, « Urban Air », vise ainsi à transformer ces panneaux publicitaires en jardins de bambous suspendus pour  créer un « espace ouvert » dans le ciel de la ville.

« Il y a une infrastructure utilisée par la ville, qui est solide et robuste, et uniquement dédiée à  la publicité, alors qu’elle pourrait être mieux utilisée » explique S. Glassman. « Cela pourrait être à la fois un symbole et un instrument pour favoriser un avenir plus vert. »

Cette bonne idée arrive  avec une longue liste de défis: modifier les panneaux pour leur permettre d’accueillir des végétaux (avec de la terre et de l’eau), sans oublier les autorisations obligatoires à obtenir auprès de la ville.

Tout cela a un coût. Le budget prévisionnel pour la transformation d’un seul panneau est de 100 000 $. S. Glassman a réussi à obtenir plus de 34 000$ de dons en un mois. Toute l’équipe travaillant sur le projet (ingénieurs, conseillers, rédacteurs, etc.) a jusqu’au 11 décembre  pour récolter la totalité du montant… Ou ils devront renoncer au projet.

Mobiliser les fonds

Ce projet novateur combinant écologie, art et accès au public a touché une corde sensible chez de nombreuses personnes donatrices qui espèrent que son succès incitera  à des efforts similaires dans leurs villes natales. Pour Edward Chiang résidant de Taipei, à Taïwan, soutenir « Urban Air »  « c’est comme acheter un rêve ».

Nombreux sont les « Angelenos » qui définissent cette initiative comme un caractère authentique de la ville et « bien de chez nous ». Giovanni Solis, 23 ans, explique :

« C'est un projet artistique qui est vraiment de LA. Il se sert de ce que nous avons déjà pour faire de la ville un espace meilleur. C'est un point de vue intéressant sur la transformation d’espaces inertes en lieux durables et verts. »

Toucher les conducteurs

Si le financement est assuré, S. Glassman souhaite voir le premier aménagement  de bambou d’ici le mois de février. Même si aucun emplacement n'a été encore choisi, il souhaite que le panneau d'affichage  se situe à proximité d'une grande autoroute de Los Angeles ou d'une artère très fréquentée, afin que le contraste soit le plus saisissant ! De plus cela  sera l’occasion  de transmettre aux conducteurs un sentiment de  sérénité.

Summit Medi, l'une des plus grandes sociétés de panneaux d'affichage de la ville, s'est déjà engagée à mettre à disposition au moins un de ses panneaux d'affichage. Alex Kouba, fondateur de la société, témoigne :

« Il ya une ironie inhérente au projet, qui me convient. Et c’est ce genre de choses qui permet d’entretenir une passion et une créativité. Mais il est aussi le témoignage de la force du milieu publicitaire. Je suppose que l'ironie ici est à double tranchant. »

David Lara, porte-parole du ministère du bâtiment et de la sécurité de Los Angeles, a déclaré que son ministère aurait besoin de consulter le bureau du procureur de la ville avant de donner  une autorisation pour un tel projet. Des accords du service d'incendie et autres autorités pourraient également être nécessaires.

Devenir acteur du changement

S. Glassman et son équipe expliquent qu'ils voient « Urban Air » comme un concept global avec un avenir aussi résistant que les panneaux eux-mêmes. Ils souhaitent créer un modèle qui pourrait être facilement reproduit, mais décliné de nombreuses façons (type de plantations, tailles et formes des panneaux d'affichage, etc.). Ils espèrent que l'idée attirera le soutien de philanthropes ou d’initiatives telles que C40 - un réseau de villes destiné  à la lutte contre le changement climatique.

« Ne serait-ce pas merveilleux si de nombreuses personnes considéraient cette réalisation comme faisant partie de leur environnement, telle une œuvre d’art ? » a déclaré Dan Burrier, directeur général de Communs, une organisation qui travaille avec des startups du secteur de la conscience sociale, et Conseil marketing et communication du projet. « Alors, un échange différent s’établit entre les habitants et leur ville. .... Sont-ils des victimes? Ou peuvent-ils être des contributeurs et des créateurs? »

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