Des saucisses de crapaud pour préserver la faune sauvage

Le département australien de l’environnement et de la conservation et l’Université de Sydney ont mis au point des appâts pour identifier les espèces indigènes risquant de se nourrir de la chair toxique du crapaud géant et les en dégoûter.

Par Stacy Aubenas Modifié le 25 décembre 2012 à 14 h 34

Le département australien de l’environnement et de la conservation et l’Université de Sydney ont mis au point des appâts pour identifier les espèces indigènes risquant de se nourrir de la chair toxique du crapaud géant et les en dégoûter.

Une recette de sorcière pour venir au secours de la faune sauvage

Alors que de nombreuses espèces indigènes souffrent d’empoisonnement après s’être nourries de crapaud géant, des chercheurs australiens tentent de les dégoûter du batracien par le biais de petites saucisses à la recette particulière.

« Les petits appâts en forme de saucisses sont confectionnés par des biologistes en hachant les parties les moins toxiques du crapaud (telles que les cuisses). On y injecte ensuite un sel inoffensif mais vomitif  », explique David Pearson, chercheur au département de l’environnement et de la conservation. L’idée est que les prédateurs qui consomment ces appâts à l’odeur et au goût de crapaud tomberont malades et ne seront ensuite plus tentés de consommer de vrais crapauds. »

Des résultats encourageants

Des caméras ont été installées dans la région de Kimberley, en Australie occidentale, afin de suivre l’intérêt que la faune indigène porte aux appâts. Plusieurs animaux ont dores et déjà été filmés, y compris un dingo ayant prestement recraché la saucisse qu’il venait de goûter.

En outre, des tests en laboratoire ont été effectués à l’Université de Sydney avec des dasyurus (ou quoll, un petit chat marsupial) en captivité afin d’évaluer si les appâts pouvaient améliorer leur taux de survie une fois relâchés dans des zones infestées de crapauds géants. « Leurs études ont montré que les dasyurus dressés avaient en effet des taux de survie plus élevés, et des données montrent que c’est également le cas pour leurs progénitures ; ces recherches sont donc très encourageantes », déclare David Pearson.

Le chercheur ajoute que le projet pourrait permettre non seulement de préserver des foyers de prédateurs sur le continent mais également de protéger les populations insulaires des crapauds amenés par les inondations.

Le crapaud géant est une espèce envahissante initialement introduite en Australie pour lutter contre les ravageurs agricoles.

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