Les éoliennes se délabrent trop vite

Une étude demandée par la Renewable Energy Foundation (Fondation des énergies renouvelables) accable les éoliennes écossaises dont l’autonomie économique serait bien moindre que prévu.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 7 janvier 2013 à 10 h 04

Une étude demandée par la Renewable Energy Foundation (Fondation des énergies renouvelables) accable les éoliennes écossaises dont l’autonomie économique serait bien moindre que prévu.

Dans le cadre de cette étude demandée par l’association caritative, des professeurs de l’Université d’Edimbourg ont étudié des années de données sur les performances des parcs éoliens au Royaume-Uni et au Danemark.

12-15 ans, pas plus

Ils ont découvert qu’après plusieurs années, les parcs éoliens ne sont pas aussi performants qu’au départ. Après 10 ans de fonctionnement, la rentabilité d’un parc éolien britannique par rapport à la demande aurait diminué d’un tiers.

L’étude en conclut qu’il ne serait pas rentable d’opérer des parcs éoliens pendant plus de 12 à 15 ans, contrairement à l’autonomie prévue de 20-25 ans. Seule solution : les remplacer par de nouvelles éoliennes, ce qui aurait des conséquences graves pour les investisseurs et le gouvernement. Mais aussi sur l’environnement.

Opinions partagées

Les membres de l’industrie des énergies renouvelables restent cependant sceptiques quant à la véracité des résultats. Scottish Renewables, par exemple, a affirmé que ses plus anciens parcs éoliens en Ecosse avaient 16 ans d’âge et qu’aucun n’avait été démantelé ou réalimenté.

Les opposants aux éoliennes estiment toutefois que ce rapport suffit à freiner la production d'éoliennes et à obliger le gouvernement écossais à repenser à son soutien aux sources d’énergie. Ils prennent l’exemple des États-Unis, où de nombreux « cimetières éoliens » viennent gâcher le paysage.

« Nous savons déjà qu’une éolienne doit fonctionner pendant deux ans minimum pour rembourser les coûts carbone de la construction,” a déclaré Murdo Fraser, député conservateur. « La décrépitude des éoliennes n’est pas surprenante. Il suffit de voir ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique pour voir 12 000 éoliennes pourrir dans le désert californien. Combien va coûter le démantèlement de celles-ci et qui va payer ? A quel moment le gouvernement écossais va-t-il comprendre qu’il faut freiner l’énergie éolienne ? »

L’étude évoque également le déclin de la performance des parcs éoliens en mer au Danemark, supérieur à celui des parcs éoliens terrestres britanniques. Dr John Constable, le directeur de l’étude, a affirmé : « En quelques mots, les parcs éoliens en mer et terrestres coûtent trop d’argent et se délabrent trop vite pour offrir au monde émergent une alternative réaliste au charbon.”