Une victoire pour les femmes : la mutilation génitale est finalement interdite par l’ONU

Il est déjà trop tard pour les 140 millions de filles et de femmes qui vivent mutilées à cause de cette pratique traditionelle[1]. Mais une nouvelle arme est apparue pour redonner espoir aux militants : l’interdiction mondiale par l’ONU. Alvilda Jablonko, coordinatrice du programme “No Peace Without Justice” se bat pour cette interdiction à l’Assemblée générale des Nations Unies depuis 2010. La résolution a été adoptée juste avant Noël 2012.

Par Stacy Aubenas Publié le 21 janvier 2013 à 0 h 56

Il est déjà trop tard pour les 140 millions de filles et de femmes qui vivent mutilées à cause de cette pratique traditionelle.  Mais une nouvelle arme est apparue pour redonner espoir aux militants : l'interdiction mondiale par l'ONU. Alvilda Jablonko, coordinatrice du programme "No Peace Without Justice" se bat pour cette interdiction à l'Assemblée générale des Nations Unies depuis 2010. La résolution a été adoptée juste avant Noël 2012.

Graffiti contre l'excision
Photo: Newtown grafitti/Flickr

"Pas de paix sans justice"

Cette organisation créée par Emma Bonino essaie depuis 10 ans de faire avancer les choses pour les femmes. Elle a joint ses forces avec d'autres organisations, surtout africaines, pour agir sur place. Une des organisations impliquées est le Comité interafricain sur les pratiques traditionnelles qui affectent la santé des femmes et des enfants. Ils sont présents dans les 29 pays d'Afrique.

Les militants ont poussé les politiciens à se prononcer contre cette barbarie. Le Kénya ou le Burkina Fasso par exemple, se sont attaqués franchement à la pratique. Ils pourraient peut-être servir d'exemples aux autres, qui luttent encore pour accepter l'idée de l'interdiction.

De vrais changements de prévus ?

"L'adoption de cette interdiction est un bon signe, mais hélas, elle ne va pas tout changer" déclare Mme Jablonko.

Il va falloir passer de la théorie à la mise en oeuvre. Certains pays sont déjà actifs mais il faut encore harmoniser tout cela au niveau régional et local. Parfois, quand des pays voisins n'ont pas la même loi, les gens traversent la frontière pour procéder légalement à la mutilation de leurs filles.

Donc il faut que les gouvernements s'engagent dans la lutte et qu'ils débloquent les fonds pour que l'interdiction devienne vraiment sérieuse. Les militants n'ont jamais obtenus de tels résultats par le passé ! Ils ont poussé leur gouvernement et les Nations Unies. Ils ne vont pas s'arrêter là ! Il faut maintenant travailler sur place avec les collectivités, les parlements, les ministères etc ...

La Première dame du Kenya, Lucy Kibaki, s'est bien battue aussi, et elle a coordonné la campagne internationale. Une des membres du parlement du Kenya, l'Honorable Linah Jebii Kilimo, qui a fait passer la loi dans son pays et a toujours mené la lutte contre cette pratique, a déclaré :

" Enfin ! Ca ne suffisait pas de le faire dans mon pays, il fallait que l'interdiction soit mondiale".

Espérons que les choses changeront en profondeur pour toutes les petites Africaines qui grandissent à l'ombre de cette menace.

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