Crise immobilière : plus que jamais, construisons vert

Ascenseurs à récupération d’énergie cinétique, géothermie, réutilisation des eaux grises… Le complexe de 80 logements de Tres Cantos ne fait pas de concession en matière d’écologie. Selon ses promoteurs, il suffira pourtant de six ans à peine pour amortir le surcout, estimé à 10 % par rapport à une construction « classique ».

Par Stacy Aubenas Publié le 30 janvier 2013 à 0 h 05

Ascenseurs à récupération d’énergie cinétique, géothermie, réutilisation des eaux grises… Le complexe de 80 logements de Tres Cantos ne fait pas de concession en matière d’écologie. Selon ses promoteurs, il suffira pourtant de six ans à peine pour amortir le surcout, estimé à 10 % par rapport à une construction « classique ».

Pioneer Loisirs coopérative projet Bodonal Arroyo.

Un éventail de technologies vertes

Avec des économies d’énergie comprises entre 70 et 80 %, les immeubles résidentiels de la commune de Tres Cantos seront parmi les premiers du pays à décrocher la certification énergétique "A". Tout comme les appareils électroménagers, les bâtiments sont désormais classés sur une échelle allant de A à G, en fonction de leur efficacité énergétique.

Situé à 20 kilomètres au nord de Madrid, le complexe comprendra 80 logements et affiche des performances écologiques exceptionnelles.

Pour y parvenir, la coopérative « Arroyo Bodonal », à l’origine du projet, déploie un large éventail de technologies vertes, comme le chauffage par le sol, des ascenseurs récupérant l’énergie du freinage lors de la descente, ou encore la réutilisation des eaux provenant de la douche et des lavabos afin d’alimenter les chasses d’eaux ou de nettoyer les parkings.

La climatisation et l’eau chaude seront assurées grâce à la géothermie, ce qui fait du site l’une des principales installations de la Communauté de Madrid pour ce type d’énergie renouvelable.

Des investissements vite amortis

L’ensemble de ces innovations permettra à la résidence de Tres Cantos d’afficher des émissions de CO2 près de dix fois inférieures à celles d’un bâtiment classé « G ».

Antonio Martínez, directeur d’Arroyo Bodonal, explique que le choix d’une efficacité énergétique maximale n’a pas fait exploser les coûts de construction pour autant. Aux prix actuels, les économies d'eau et d'énergie s’élèveront à 90 000 euros annuels et permettront de rentabiliser les installations en moins de six ans.

Une banque éthique à la rescousse

Malgré tout, à l’heure de trouver des financements, de nombreux organismes ont refusé de venir en aide à la coopérative, considérant le projet « trop luxueux » dans un contexte de crise immobilière.

Après un an et demi de recherches, Arroyo Bobonal a finalement trouvé les fonds nécessaires auprès de la banque éthique Triodos, qui a décidé de soutenir la coopérative en raison du caractère durable de son initiative.

Pour Antonio Martínez, si ces technologies ne sont pas plus encouragées, c’est uniquement en raison du manque d’information, car le budget des travaux ne dépasse que de 8 à 10 % celui d’une construction conventionnelle :

« Nous ne sommes pas des écologistes radicaux. Sans économies, le projet ne serait pas viable. »

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