Stress au travail : tout casser peut faire du bien

Au Break Club, les clients sont invités à enfiler une paire de gants et un masque de protection, avant de se défouler sur divers objets, généralement en rapport avec leur métier. La matière première provient de la collecte d’objets recyclables et retourne ensuite sur des sites de traitement.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 4 février 2013 à 10 h 40

Au Break Club, les clients sont invités à enfiler une paire de gants et un masque de protection, avant de se défouler sur divers objets, généralement en rapport avec leur métier. La matière première provient de la collecte d’objets recyclables et retourne ensuite sur des sites de traitement.

 

Après la démolition, une séance de relaxation

Pour Guido Dodero, fondateur du Break Club, pas question de faire l’apologie de la violence : ce jeune publicitaire de 29 ans s’inquiète au contraire du niveau de stress et d’agressivité de ses contemporains. C’est ce qui l’a poussé à créer ce lieu public insolite situé dans le quartier de Palermo, au cœur de la capitale argentine.

La promotion du club se fait sur internet, avec un slogan résumant assez bien la simplicité du concept : « Venez tout casser et libérez-vous du stress ».

Avant de s’en donner à cœur joie avec le mobilier, les clients sont d’abord invités à revêtir une combinaison, des gants, un casque et une protection buccale. Tandis que leur sont inculquées quelques règles élémentaires de sécurité, ils procèdent ensuite à un bref échauffement physique.

Ils peuvent alors rentrer dans le vif du sujet, libérant le vandale qui sommeille en (presque) chacun de nous, au cours d’une séance de démolition effrénée dont la durée est généralement comprise entre 7 et 15 minutes.

Après la furie, changement de décor. Une pièce pourvue de fauteuils confortables invite les participants à se détendre quelques instants, ou même dormir une petite sieste d’une demi-heure, bercés par une musique douce et des senteurs agréables.

Une clientèle très féminine

Chauffeurs de taxis, chirurgiens, cadres, femmes aux foyers : tous les corps de métier sont représentés. Le client type est souvent féminin (70%), âgé de 25 à 35 ans, mais les adolescents peuvent également participer en présence de leurs parents.

Le Break Club propose trois options : le « kit de base » comprend de la vaisselle ainsi que 30 bouteilles de verre et coûte 100 pesos (16 euros). L’offre suivante inclut également un moniteur ou un téléviseur, tandis que l’option « Premium » permet de se défouler sur un ordinateur complet.

Comme l’explique Guido Dodero, il est également possible de personnaliser son expérience au Break Club :

« J’ai un accord avec un restaurant du voisinage, dont les employés viennent casser de la vaisselle. Un autre avec une entreprise technologique qui vient pour les ordinateurs, tandis qu’un groupe de téléconseillers m’a demandé des téléphones. »

Seule consigne : les objets brisés doivent être irrécupérables.

« Il s’agit d’une activité durable, basée sur le principe des 3 “R” : Réduire, Réutiliser, Recycler. »

« Les gens ressortent heureux »

Pour son approvisionnement, le Break Club s’est associé à une coopérative de cartoneros. Les chiffonniers amènent notamment les bouteilles de verre, dont les miettes retournent ensuite au recyclage. Le matériel électronique provient quant à lui de dons d’entreprise.

Trouver un lieu où monter le club s’est révélé l’étape la plus compliquée, confesse Guido Dodero :

« L’objectif était de tomber sur une propriété destinée à être démolie, parce que personne n’a envie de louer un local ou un bureau pour ce genre d’activité. »

Aujourd’hui, avec une vingtaine de sessions hebdomadaires, le Break Club a atteint un rythme de croisière satisfaisant, grâce au bouche-à-oreille et à une diffusion importante sur les réseaux sociaux.

« Les gens ressortent heureux, c’est comme une thérapie express », affirme le jeune entrepreneur.

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