Les taxis roses, un moyen d’échapper aux violences masculines ?

Une flotte de taxis pilotés exclusivement par des chauffeurs de sexe féminin permettra aux habitantes de Murcie de voyager à l’abri des agressions machistes. La « ligne rose » est destinée en priorité aux retours de fête et assurera des permanences les samedis soirs.

Par Octavia Tapsanji Publié le 5 février 2013 à 0 h 37

Une flotte de taxis pilotés exclusivement par des chauffeurs de sexe féminin permettra aux habitantes de Murcie de voyager à l’abri des agressions machistes. La « ligne rose » est destinée en priorité aux retours de fête et assurera des permanences les samedis soirs.

Une tendance mondiale

Après Londres, New York, Moscou, Barcelone ou encore Mexico, c’est au tour de Murcie d’accueillir une flotte de taxis roses, à l’initiative de l’entreprise Radio Taxi Ciudad de Murcia.

L’objectif est toujours le même : proposer un service de transport plus sûr pour les femmes ayant peur de monter à bord d’un véhicule conduit par un homme. Le style de conduite peut justifier ce choix, mais c’est surtout la crainte des agressions et des comportements déplacés qui constitue la principale motivation.

« Il y a des mères qui préfèrent que ce soient nous qui emmenions leurs filles au collège ou aux cours de danse », explique l’une des conductrices.

Pas de peinture rose

À la différence des « pink cabs » de Londres ou de Mexico, les véhicules utilisés à Murcie ne seront pas peints en rose. Ils se distingueront des taxis conventionnels grâce à un autocollant ou un autre signe distinctif, comme c’est le cas à Barcelone. La « ligne rose » ne sera pas non plus réservée exclusivement aux femmes et pourra être utilisée par des clients des deux sexes.

Mais pour certains, il n’est toujours pas question de se laisser conduire par une femme. Avec plus d’un demi-million de kilomètres au compteur, Úrsula Poveda coordonne le groupe de chauffeurs féminins et dénonce le machisme dont elle et ses quatre compagnes de travail sont victimes au quotidien.

Lorsqu’ils découvrent que c’est une femme qui est aux commandes, les clients masculins préfèrent par exemple attendre un autre taxi. Úrsula et ses collègues revendiquent pourtant un style de conduite tout aussi efficace que celui des hommes, mais se considèrent plus prudentes.

Retour de boîte entre femmes

Les cinq chauffeurs de taxi de la « ligne rose », quatre murciennes et une Argentine âgées de 20 à 56 ans, partagent la même passion pour leur travail. Elles aiment parcourir la ville pendant la nuit, et sont fières de pouvoir proposer un service différent aux femmes.

Les plus jeunes seront les premières à en bénéficier, grâce à un service de garde mis en place dans la nuit de samedi à dimanche, qui leur permettra de regagner leur domicile en toute sécurité au terme de leur soirée.

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