GICAM, Cameroun : Formation innovante sur la RSE en Afrique

Le Groupement Inter-Patronal du Cameroun (GICAM) et l’Institut Afrique RSE (IARSE) organisent du 5 au 7 mars 2013 au siège du GICAM à Douala une formation innovante sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) en Afrique.

Par Octavia Tapsanji Publié le 6 février 2013 à 0 h 03

Le Groupement Inter-Patronal du Cameroun (GICAM) et l’Institut Afrique RSE (IARSE) organisent du 5 au 7 mars 2013 au siège du GICAM à Douala une formation innovante sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) en Afrique.

André Fotso, président du GICAM

Il s’agit de la mise en œuvre de l’une des recommandations du Manifeste de Douala sur la RSE en Afrique adopté en novembre 2011 lors de la première édition du forum international des pionniers de la Responsabilité Sociétale des Entreprises en Afrique. Cette importante manifestation était organisée par GICAM et IARSE, avec le soutien institutionnel de la Commission de l’Union Africaine pour le Droit International, de Cités et Gouvernements Unis Locaux d’Afrique  et du Bureau International du Travail.

Pour l’implémentation réussie de la responsabilité sociétale dans les entreprises africaines, qui faut-il former en priorité ? Pour M. Ousseine Diallo, Conseiller du Président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte-d’Ivoire et Secrétaire Exécutif de la Fédération des Organisations Patronales de l’Afrique de l’Ouest, la réponse est sans équivoque : les responsables des patronats et les dirigeants d’entreprises.

Ce participant de marque à la formation, que l’Institut Afrique RSE a animé en novembre dernier à Tunis, n’a cessé de le répéter pendant les deux jours de formation en prélude de la deuxième édition du forum international de la Responsabilité Sociétale des Entreprises et de l’économie verte inclusive en Afrique. Il était organisé par la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie et l’Institut Afrique RSE. Espérons que le message de M. Diallo soit entendu par ses pairs et les chefs d’entreprises car il estime que « leur formation représente la fondation du déploiement de la RSE en Afrique ».

Après la formation des dirigeants, le renforcement des capacités des cadres des entreprises africaines est indispensable pour passer de la stratégie définie par les leaders visionnaires à des changements structurels dans le management.

Mais comment assurer une formation innovante sur la RSE afin de permettre une mise en œuvre immédiate ? Nous avons eu les premiers éléments de réponse dans le livre Responsabilité sociale de l’entreprise, enjeux de gestion et cas pédagogiques, sous la direction de Emmanuel Raufflet et Pierre Batellier de HEC Montréal. L’un des auteurs nous a expliqué tout l’apport des cas pratiques au processus de formation parfois trop théorique de la RSE.

Dans l’avant-propos du livre, Laurent Lapierre, titulaire de la Chaire de leadership Pierre-Péladeau et fondateur du Centre de cas HEC Montréal et Emmanuel Raufflet ont identifié les trois défis de l’enseignement de la RSE :

Le premier a trait à la nécessité de penser au-delà de chacune des fonctions de l’entreprise et de penser la responsabilité de l’entreprise dans son ensemble.

Le deuxième est lié à la nécessité  de former à penser et agir à plusieurs niveaux d’action. En effet les questions de responsabilité d’entreprise traversent les niveaux individuels - celui des gestionnaires et des leaders - pour aller dans les processus internes des entreprises vers les interactions entre les entreprises et leurs milieux locaux, nationaux et internationaux.

Le troisième défi est pédagogique. Après tout, ces enjeux semblent moins concrets, moins immédiats et moins mesurables à l’aune des profits financiers à court terme de l’entreprise et des décisions plus opérationnelles. Le risque est donc de reléguer ces enjeux au second plan, de les évacuer ou, tout simplement, de les ignorer. L’enjeu pédagogique est donc de rendre palpables et concrets des enjeux à priori complexes et fuyants.

Lors de la formation RSE de Tunis, les cas d’entreprises de quatre participants ont donc été étudiés. Ces exercices ont été très riches d’enseignements aussi bien pour les participants que pour les formateurs.

L’objectif pour nous désormais est de former en se formant pour une recherche permanente d’innovations afin de mettre en perspectives les questions centrales de la RSE avec les spécificités du ou des contextes africains.

Par ailleurs, lors des séances de renforcement des capacités sur la RSE, nous allons également, à partir des cas prioritairement africains, faire la corrélation entre la prise en compte ou non des problématiques fiscales, sociales et environnementales par l’entreprise et les répercussions économiques immédiates.

Il s’agit de trouver un équilibre entre une RSE stratégique et ambitieuse impulsée par des dirigeants visionnaires avec des objectifs de moyen-long terme et une RSE rentable pour les chefs d’entreprises court-termistes qui veulent des résultats immédiats de leurs initiatives RSE ou doivent gérer une urgence sociétale suite à un changement de contexte.

La formation de Tunis a été particulièrement enrichissante sur ce point.

L’une des participantes a eu la bonne idée, à la fin de l’étude du cas de son entreprise de prendre note de la cartographie des parties prenantes et de leurs éventuelles attentes par rapport à la stratégie de responsabilité sociétale de l’entreprise.

Quelques semaines plus tard, de passage à Dakar, nous avons été convié à la présentation de cette synthèse devant le Directeur et quelques principaux responsables de l’entreprise. Nous avons été très agréablement surpris de l’impact de cette présentation sur ces derniers. Le Directeur a d’ailleurs proposé, séance tenante, d’inclure un volet RSE à l’ambitieux projet de développement de l’entreprise.

On peut aussi mentionner cette industrie chimique dans un contexte tunisien post - révolutionnaire qui s’est retrouvée dans une situation délicate pour l’élimination de ses déchets. En effet, sous la pression d’une population désormais exigeante en matière de bonne gouvernance et de consultation, la décharge publique a été fermée par les autorités. L’entreprise a été contrainte, dans un bref délai, de trouver une nouvelle solution pour l’élimination de ses déchets. La technologie adoptée s’est finalement révélée plus écologique et surtout très économique lui permettant de réduire ses coûts.

Dans ce même contexte tunisien, une banque qui souhaite désormais incarner les valeurs citoyennes a créé un département RSE. Les échanges entre les responsables et les participants, dont l’un était client de la banque, ont permis de mettre en exergue certaines questions centrales importantes jugées dans un premier temps non prioritaires par l’institution financière.

L’analyse des fiches d’évaluation des participants au séminaire de Tunis a aussi été très riche en enseignements.

Plusieurs innovations et améliorations seront donc apportées à la formation sur la RSE en Afrique prévue du 5 au 7 mars au GICAM.

Thierry Téné

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