RSE et économie verte : PME africaines, libérez votre potentiel et osez les idées neuves

Actuellement au Cameroun où l’hydroélectricité est la principale source énergétique, il fait chaud ou plus exactement trop chaud y compris pour les cours d’eau et les entreprises. Il y a urgence à mettre en place un indicateur météo/climat au sein du GICAM et de ECAM, les deux principales organisations patronales du pays.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 28 février 2013 à 10 h 28

Actuellement au Cameroun où l’hydroélectricité est la principale source énergétique, il fait chaud ou plus exactement trop chaud y compris pour les cours d’eau et les entreprises. Il y a urgence à mettre en place un indicateur météo/climat au sein du GICAM et de ECAM, les deux principales organisations patronales du pays. Cette idée fera surement sourire certains cadres des patronats africains qui pensent que l’environnement n’est pas une priorité pour leurs membres.

Mais les résultats d’une enquête, à réaliser d’ailleurs, chez ces adhérents sur les pertes économiques liées aux nombreux délestages fréquents dans les villes africaines les feront certainement perdre le sourire et froncer les sourcils.

Aborder les problématiques de Responsabilité Sociétale des Organisations de manière systémique, transversale et holistique dans une approche d’analyse prospective qui met en exergue les risques et les opportunités. Tel est le principal message que nous allons délivrer lors de nos différentes interventions en Afrique et au Cameroun.

Lors de la présentation des résultats de son groupe, Jean-Paul Agon, PDG de l’Oréal, numéro un mondial des cosmétiques a annoncé qu’après l’Asie et l’Amérique du Sud, c’est l’Afrique qui assurera la croissance du groupe après demain. De son côté, Jeff Immelt, Président de General Electric envisage d’investir un milliard de dollars pour la production d’électricité au Nigeria. A l’instar de ces deux entreprises, on ne compte plus les sociétés transnationales qui ont des grandes ambitions pour l’Afrique. Et ces multinationales ne peuvent plus se passer de la RSE. Un prestataire ou sous-traitant ambitieux dans ce domaine sera prioritaire. De plus la classe moyenne et les médias africains sont de plus en plus attentifs à la Responsabilité Sociétale des Entreprises.

PME africaines, lâchez vous donc ! Libérez votre potentiel de RSE et d’économie verte. En effet, si l’arrivée de ces multinationales offre de nombreuses opportunités de business pour les entreprises africaines, celles qui font de la RSE et du green business l’ADN de leur stratégie de développement seront les premières bénéficiaires. Il faudrait pour cela changer de perception par exemple sur la préservation de l’environnement qui ne représente pas forcément un coût supplémentaire mais également un gisement d’économies.

Réalisé en 2010-2011, le projet MED TEST est une parfaite illustration de cette affirmation. Il s’agit d’une initiative de l’ONUDI en faveur de l’industrie verte qui a mobilisé 43 industries de fabrication, principalement des PME, issues de 7 secteurs d’activités en Egypte, Maroc et Tunisie. L’objectif était de démontrer que les bonnes pratiques environnementales et de gestion intégrée contribuent à la réduction des coûts, l’accroissement de la productivité et de la performance environnementale.

Les résultats sont simplement impressionnants. Le projet MED TEST a permis les économies annuelles d’une valeur totale d’environ 17 millions de dollars en énergie, eau, matières premières et augmentation de productivité, moyennant un investissement global estimé à 20 millions de dollars en technologie plus propre. Les économies en eau et énergie sont respectivement de 9,7 millions de m3 et de 263 GWh. Le temps de retour sur investissement (TRI) est inférieur à 6 mois pour 54 % des mesures identifiées, entre 6 mois et un an et demi pour 23 % d’entre elles et enfin entre 1,5 et 4 ans pour les 23 % restantes.

L’Afrique a donc besoin aujourd’hui des dirigeants de PME visionnaires qui osent les idées neuves. C’est le cas de Jean-Pierre Imélé, Directeur Général de Biotropical, une entreprise de production, transformation et commercialisation des produits biologiques, créée en 1988 au Cameroun. Les participants à formation sur la RSE bénéficieront du partage des nombreuses initiatives sociales, environnementales, économiques et de gouvernance de cette PME de 55 salariés, dont 20 femmes, qui a réalisé un Chiffre d’Affaires de 161 000 euros en 2012. Mme Hélène Kenmegne, Chef du Département Communication Institutionnelle, présentera également les réalisations RSE de la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun, la filiale d’une multinationale.

Nous avons demandé à ces deux entreprises, que nous remercions pour la disponibilité, de présenter leurs réalisations RSE à partir du support de la norme ISO 26000. Ce qui permettra aux participants de la formation de bénéficier d’une analyse comparative des pratiques RSE d’une PME et d’un grand groupe.

Les PME constituent la grande majorité des entreprises au Cameroun et en Afrique. Nous proposons une approche innovante pour sensibiliser, former et impulser une dynamique de RSE dans les PME. L'objectif est de démontrer aux dirigeants qu'un fonctionnement proche de la RSE est plus rentable économiquement que la non RSE.

Concrètement, on va prendre quelques indicateurs prioritaires par pilier (social, environnement, gouvernance et économique) dans la logique de progrès et d'amélioration continue.

Dans le domaine de l'environnement par exemple, on va analyser les flux et matières pour mettre en exergue les pertes économiques à cause d'une mauvaise gestion ou un process inefficace. La préservation de l'environnement qui découle d'une gestion durable des ressources et la limitation des pollutions ne sont que les résultantes d’une meilleure productivité. L'objectif principal ici est d'établir une corrélation entre écologie et économie comme dans le cas du MED TEST.

Une bonne stratégie de Qualité, Sécurité, Santé et d'Hygiène est économiquement plus rentable que les pertes financières liées à la mauvaise qualité, aux accidents et arrêts de travail. Idem pour l'impact de la déclaration des salariés auprès des organismes de sécurité sociale et la productivité ou la motivation de ces derniers.

Pour la gouvernance et la corruption, on suivra la même logique. Démontrer par exemple que la mise en place de plusieurs comptabilités parallèles peut s'avérer plus coûteuse économiquement pour l'entreprise car au final le dirigeant ne sait plus vraiment quelle est le bilan financier exact de son entreprise.

Sans oublier que le comportement du dirigeant à des répercussions sur celui des collaborateurs. Comment demander aux salariés d’être loyaux et d’éviter tout détournement lorsque le gérant favorise la corruption ?

Thierry Téné

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