Parole d’écoacteur : Carole Piette, co-fondatrice de Conscients

Carole Piette, co-fondatrice d’Alter Eco et de Pur Project a eu l’idée de créer (avec Hélène Long) une marque de vêtements bio, écologiques et équitables pour enfants alors qu’elle était enceinte. Conscients, c’est une marque de slow wear, qui respecte la motricité des enfants dès leurs premiers pas… Et des arbres plantés en Amazonie dans le projet Alto Huayabamba pour qu’enfants et forêts grandissent ensemble !

Par Octavia Tapsanji Publié le 4 mars 2013 à 0 h 46

Carole Piette, co-fondatrice d’Alter Eco et de Pur Project a eu l’idée de créer (avec Hélène Long) une marque de vêtements bio, écologiques et équitables pour enfants alors qu’elle était enceinte. Conscients, c’est une marque de slow wear, qui respecte la motricité des enfants dès leurs premiers pas… Et des arbres plantés en Amazonie dans le projet Alto Huayabamba pour qu’enfants et forêts grandissent ensemble ! Ci-dessous l’interview de cette jeune femme dynamique et proactive qui fait du bien aux enfants et à la planète…

Présentez-vous en quelques lignes… 

Je m’appelle Carole Piette. Il y a 10 ans, j’ai fait partie de l’équipe fondatrice d’Alter Eco, puis, j’ai co-fondé le collectif Pur Projet qui regroupe des entreprises investies dans des actions pour la reforestation via des programmes d’agro-foresterie. J’ai créé Conscients en fin 2011 avec Hélène Long.

Comment est née la marque « Conscients » ? Quand / avec qui avez-vous lancé cette marque ?

Avec Hélène, nous avons créé Conscients après la naissance de nos fils. Nous voulions des vêtements bébé qui ne soient pas calqués sur une mode adulte inadaptée à leur motricité. Des combinaisons une pièce par exemple. Nous voulions allier style, respect de la motricité et respect de l’environnement. Et l’offre était restreinte. Alors, nous avons lancé Conscients.

Quelle est la philosophie de Conscients ?

Conscients dès nos premiers pas. Être conscients, c’est regarder le monde avec le regard neuf d’un enfant et y voir des solutions pour le rendre encore plus beau, plus fun et plus solidaire.

Comment vous est venue l’idée d’offrir un arbre en Amazonie ?

L’idée était là dès le début car je travaillais déjà sur Pur Projet. Comme je le disais, pour moi être conscient, c’est regarder les solutions.

Notre première solution est de choisir une filière de production de coton bio et équitable. La seconde est de sécuriser les filières via la reforestation.

Nos arbres sont plantés au sein même des parcelles de petits producteurs selon les principes de l’agro-foresterie qui consiste à associer plantation d’arbre et cultures agricoles. Cela permet de favoriser la biodiversité, de regénérer les sols. C’est une façon de sécuriser les cultures en amont et de prévenir des risques liés à la déforestation et au changement climatique (effondrement de terrain, inondation, etc.).

Offrir un arbre pour la naissance d’un enfant est aussi une solution qui fait plaisir. C’est une façon de s’évader, d’apprendre, de se sentir utile. L’arbre qui grandit avec l’enfant est autant une image optimiste qu’une action concrète.

Ou faites-vous fabriquer vos vêtements ? Vous faites vous même le design ?

Nos vêtements sont en coton pima bio et équitable. Le coton pousse dans le nord du Pérou et est récolté par les producteurs de la coopérative Naturtex. La confection a lieu dans un petit atelier de Lima spécialiste du coton pima bio. Je crée le design des vêtements et je travaille aussi en collaboration avec des artistes sur my tree-shirt notamment.

Ou est distribuée / vendue votre marque ? 

Sur notre site web, dans des concept-stores enfants et nous avons participé à de nombreux pop-up stores parisiens cette année.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

La rue m’inspire autant que la nature. Ce sont souvent les paradoxes et les contrastes qui m’attirent. Les couleurs pétantes des bus de Lima qui tranchent sur la couleur sable de la ville ont inspiré le style Callejon. De la rue, j’aime le mouvement, la foule, la musique, les graffitis inattendus, les contrastes des enseignes colorées et du bitume. De la nature, j’aime les grands espaces, les arbres, les couleurs qui changent, le vent qui souffle, la pluie qui s’abat et le soleil qui brille. J’aime une âme d’exploratrice, tout peut être source d’inspiration.

Conscients semble avoir une essence très positive (texte / photos / couleurs), n’est-ce pas un peu dur / à contre-courant de rester positif en cette période de récession générale ? 

Je crois qu’un état d’esprit se cultive. Être positif est pour moi la meilleure façon d’avancer. Soit on regarde la vie comme un terrain pavé d’obstacles, soit comme le champ des possibles. La deuxième vision rend les choses plus faciles et permet de toujours rebondir.

C’est vrai qu’ici, il y a une morosité ambiante entretenue au quotidien. Les problèmes existent mais je ne crois pas que c’est en se le répétant que l’on en sortira. Bien au contraire, l’attentisme et le repli sur soi ne font qu’entretenir une situation morose. Evidemment, commercialement, cela se ressent, mais alors il faut revoir notre façon de faire et s’adapter.

Quels sont vos projets pour 2013 ?

Renforcer encore plus nos actions pour la reforestation. Notamment avec My tree-shirt. C’est un t-shirt avec un dessin d’arbre, d’un artiste différent à chaque édition + un arbre planté au Pérou dans un packaging re-utilisable. Le t-shirt est accompagné des coordonnées qui permettent d’en apprendre plus sur le projet et d’avoir accès au certificat de plantation, etc.

On voit beaucoup de marques éthiques françaises mettre la clé sous la porte (dernièrement), est-ce un problème de marketing / positionnement ou de demande en baisse d’après vous ?

Il y a probablement plusieurs facteurs qui se conjuguent. La conjoncture est assez défavorable à la consommation éthique ou non. De nouveaux modes de consommation se développent (l’occasion entre autres). La mode éthique est encore confidentielle tant en terme de notoriété que de distribution, ce qui n’aide pas. Et les marques éthiques, mêmes les plus grosses, restent de petites PME avec les moyens financiers de petites PME.

Greenpeace a axé sa dernière campagne sur les textiles toxiques, est-ce que vous avez gagné de nouveaux clients grâce à cela ? Vous avez l’impression que les gens prennent conscience qu’il vaut mieux acheter moins… mais mieux ?

Pas encore. Il me semble que la campagne Greenpeace a surtout eu un écho auprès des personnes qui se sentent concernées par les problématiques environnementales et sociales. Il reste encore du chemin pour que le message atteigne le grand public. Mais, avec Greenpeace derrière cette campagne, je suis très optimiste.

Merci Carole pour cet interview green, sur ce, je vais faire un peu de shopping sur votre e-shop, j’y ai vu plein de choses sympas pour mes deux bambins…!

Marie-France Farré

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