Des produits locaux dans les menus des hôpitaux

Equiterre, organisme œuvrant dans le développement durable, présente un rapport montrant l’intérêt pour les établissements de santé de la région de Montréal de traiter avec des producteurs locaux.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 8 avril 2013 à 17 h 57

Equiterre, organisme œuvrant dans le développement durable, présente un rapport montrant l’intérêt pour les établissements de santé de la région de Montréal de traiter avec des producteurs locaux.

Manger local et biologique à l’hôpital

À l'extrémité ouest de l'île de Montréal, dans le cadre champêtre du parc-nature Cap St-Jacques, de jeunes adultes cultivent fruits et légumes à la ferme biologique D3Pierres.

Durant les six dernières années, leur production a été livrée à l'Hôpital Jean-Talon, à 30 kilomètres au centre de Montréal. En 2012, 20 % de leurs fruits et légumes ont été servis à la cafétéria de l'hôpital.

Tout a commencé en 2007, quand un microbiologiste travaillant à l'hôpital a suggéré de participer à un défi lancé par le groupe environnemental Équiterre qui invitaient les diverses institutions à utiliser des aliments cultivés localement.

Maintenant, chaque semaine en saison, l'équipe de l’hôpital choisit et commande parmi les produits disponibles à la ferme - comme les poivrons, laitues, concombres et oignons – et ces derniers sont livrés directement en cuisine le lendemain.

Les légumes sont utilisés dans tous les plats allant des salades aux soupes, et des symboles sur les menus identifient les aliments qui contiennent des légumes locaux, explique Chantal Bouchard, chef des services alimentaires au CSSS du Cœur-de-l'Île.

"Parfois, les légumes proposés par la ferme sortent un peu de l’ordinaire, comme le topinambour ou le chou frisé", confie Mme Bouchard. Mais la ferme, Équiterre, ou même Internet foisonnent d’idées de recettes pour les préparer.

Un pari réussi et un exemple économique !

Dans son dernier rapport, Équiterre déclare que l'exemple de l'Hôpital Jean-Talon démontre qu'il est possible pour les institutions d’opter pour des aliments cultivés localement. Et selon une enquête menée par l’organisme en 2011, 80% des établissements de santé se disaient intéressés à introduire plus de produits locaux dans leur cuisine.

Au-delà  de l’aliment frais et plus nutritif, les avantages de s’approvisionner localement sont nombreux : réduction de  l’impact et des coûts de transport, réduction des emballages et stimulation de l’économie locale.

Mais cela n’est pas  toujours facile. Les institutions font face à plusieurs défis, comme la hausse des prix des produits alimentaires locaux, la difficulté d'acquérir des produits locaux en toutes saisons, etc.

Cependant, relever ce défi est magnifique. Comment ne pas associer santé et alimentation, et d’autant plus lorsque l’on connait la pauvre qualité des repas servis dans les hôpitaux. Comme le souligne Steven Guilbeault :

« Sachez que plus de 101 millions de repas sont servis annuellement dans les établissements de santé au Québec. La commande est importante : plus d’un quart de million (276 796) de repas sont servis chaque jour dans 283 établissements de santé et répartis dans quelques 1 714 lieux physiques au Québec. Imaginez une seconde l’impact économique pour les producteurs québécois si, à l’instar des hôpitaux Jean-Talon et de la Cité-de-la-Santé, l’ensemble des établissements de santé se dotaient d’objectifs similaires et faisaient appel aux producteurs locaux? »

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