Les femmes enceintes ne sont pas épargnées par la violence

La question de la mortalité maternelle, néonatale et infantile demeure une urgence criante, en particulièrement en Afrique. En effet, en dépit de la multiplication des initiatives, 358 000 femmes dans le monde meurent en couches tous les ans.

Par Stacy Aubenas Publié le 8 mars 2013 à 0 h 18

La question de la mortalité maternelle, néonatale et infantile demeure une urgence criante, en particulièrement en Afrique. En effet, en dépit de la multiplication des initiatives, 358 000 femmes dans le monde meurent en couches tous les ans.

Photo Source: OMS


Des risques multipliés pour les femmes enceintes

L'Afrique représente à elle seule 53 % du nombre de femmes qui meurent en couche, bien que nous ayons la technologie et le savoir-faire pour sauver leur vie. Une femme africaine sur trente risque de mourir enceinte. Une des raisons est la violence de toute sorte dirigée vers les femmes. En effet, la violence affecte la qualité de vie des femmes et laisse des cicatrices profondes. Mais les femmes enceintes ne sont pas exemptées de violences, surtout celles qui en avaient déjà subi de leur partenaire avant la grossesse.

Violence verbale

Une étude publiée par le département d’obstétrique de University College Hospital, Ibadan, au Nigéria conclut qu’il s’agit principalement de violence verbale. Il s’agit de choisir de hurler, d’injurier, ou de menacer une femme enceinte. D’autres hommes vont contrôler leur partenaire en l’empêchant de se rendre aux cours anténataux, ou l’empêcher de voir sa famille et ses amis. Dans les pires cas, les femmes sont battues avec des coups qui visent souvent leur ventre. On observe aussi l’usage d’un martinet ou d’une ceinture, des claques, et des relations sexuelles imposées. La même étude de University College révèle que la plupart des coupables étaient les maris et les parents. Les déclencheurs dans les pays du sud sont multiples : citons la pauvreté, une union polygame et volatile, la consommation d’alcool, pas d’éducation ou presque chez les deux partenaires, et bien sûr, les grossesses non désirées.

Des conséquences tragiques

Les conséquences peuvent être temporaires ou permanentes. Dans les cas sévères, comme le viol ou les coups, les femmes peuvent décéder ou perdre leurs fœtus. La violence physique peut déclencher le travail prématurément, causer une fausse couche, des fractures chez le fœtus, des écoulements de sang, la rupture de l’utérus etc. De plus, une femme maltraitée est plus susceptible d’adopter ou de continuer de mauvaises habitudes comme fumer, boire de l’alcool, prendre de la drogue ou manger trop.

Quand une femme est déprimée, quand elle consomme des substances toxiques ; quand elle a des bleus sur le corps, et qu’elle ne vient pas aux rendez-vous prénataux, c’est souvent que la situation est mauvaise. Le personnel de santé qui s’occupe des femmes enceintes doit aussi être formé à reconnaitre les signes et à poser les questions qui encourageront les femmes à partager leur fardeau au lieu de souffrir en silence. Il faut aussi que le système judiciaire punisse effectivement les coupables.

Les leaders africains doivent prendre des mesures qui forcent à traiter les femmes avec respect et à empêcher la violence contre elles. L’Afrique en tant que continent ne peut pas se porter bien sans reconnaître la dignité des mères et sans recommander l’égalité des sexes.

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