Le phosphate : future source de richesse de l’Angola ?

La province de Cabinda va se lancer dans la production de grandes quantités de phosphate ces prochaines années. Les conditions sont réunies et le démarrage définitif du complexe industriel est prévu pour 2015.

Par Octavia Tapsanji Publié le 21 mars 2013 à 0 h 29

La province de Cabinda va se lancer dans la production de grandes quantités de phosphate ces prochaines années. Les conditions sont réunies et le démarrage définitif du complexe industriel est prévu pour 2015.

©Casa Weza

Répondre aux besoins du pays

 “Plutôt que de l’exporter, nous voulons que le phosphate soit transformé ici pour répondre aux besoins du pays. Nous ne nous limiterons pas à exporter, cela reviendrait à transférer des richesses vers d’autres pays”, affirme le ministre de Géologie et des Mines, Francisco Queiroz. “Nous souhaitons que la chaine de valeur des minerais se fasse dans le pays. Nous allons encourager l’entreprise pour qu’elle commence rapidement à transformer les phosphates et créer plus d’emplois”, ajoute-t-il.

La société en question est Mongo Tando. C’est elle qui sera responsable des recherches, de l’exploitation et de la production du phosphate.

Le phosphate est à 90% utilisé comme fertilisant. Le Maroc est le principal producteur mondial, avec 80% du marché. Mais, avec 500 millions de tonnes produites dans la région de Cacáta, l’Angola se posera en sérieux concurrent. “La qualité est bonne et nous pouvons produire une part importante des fertilisants utilisés dans le monde”, affirme Antonio Mota, un des responsables de Mongo Tando. En 2014, le marché mondial des phosphates devrait augmenter de 14%.

La société prétend construire un port pour l’exportation et prévoit un chiffre d’affaires de 100 millions USD par an.

Mines d’or

Sur les bords du fleuve Luali, le potentiel d’or est significatif. Malgré des moyens rudimentaires, les chercheurs d’or locaux ramassent quelques pépites chaque jour et, pour le moment, ce sont eux qui se chargent de l’exploitation de l’or dans la province.

“L’or de Cabinda est exploité artisanalement. Il y a une entreprise qui prospecte. Nous l’accompagnerons pour avoir une information géologique et l’aider à développer son travail dans le cadre de la loi”, souligne le ministre.

Queiroz souhaite encadrer le travail des chercheurs d’or, en s’appuyant sur l’expérience des diamants. “Le processus de production est très proche” explique-t-il. Il avoue néanmoins ne pas savoir où part l’or trouvé à Cabinda, vraisemblablement vers le Congo, et reconnaît que c’est une richesse dont le peuple ne bénéficie pas.

Mosaïque géologique

La province de Cabinda présente une diversité minéralogique exceptionnelle. Buco Zau abrite des granites de Cacáta, des quartzites laiteux, ainsi que d’immenses collines de roches d’asphalte. Il y a aussi de l’asphalte bitumineux dans la région de Sassa Zau Velho et du manganèse à Alto Sundi.

La village de Subatando a de l’eau minérale près de la région de Tchowa. A Belize et Buco Zau la présence d’or est indéniable. Cabinda possède aussi des calcaires dans la région de Lelo et du phosphate à Mongo Tando.

Le ministre Francisco Queiroz a promis de gros efforts d’investissement public pour les minerais, au contraire de ce qui a été fait jusqu’à présent pour les diamants et le pétrole.

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