François, premier pape écologiste ?

En prenant le nom du saint patron de l’écologie, le pape François fait naître l’espoir d’un engagement fort de l’Église en faveur de la planète. Partisan d’un mode de vie moins consumériste, le nouveau pontife a évoqué son attachement à la défense de l’environnement dès sa messe d’intronisation.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 2 avril 2013 à 10 h 46

En prenant le nom du saint patron de l’écologie, le pape François fait naître l’espoir d’un engagement fort de l’Église en faveur de la planète. Partisan d’un mode de vie moins consumériste, le nouveau pontife a évoqué son attachement à la défense de l’environnement dès sa messe d’intronisation.

Des problèmes écologiques liés à la pauvreté

En 1979, Jean-Paul II proclamait Saint François d’Assise patron des « cultivateurs de l’écologie ». C’est ce nom qu’a choisi l’Argentin Jorge Bergoglio, exhortant les catholiques à « protéger la création » et à devenir les « gardiens de l’autre et de l’environnement » lors de sa première homélie à Rome.

Des propos qui réjouissent Diego Moreno, directeur de l’ONG écologiste Fondation vie sauvage (branche argentine de la WWF), qui estime que l’engagement de l’Église peut avoir des répercussions importantes aux niveaux environnemental et social, en particulier sur les continents les plus pauvres.

« Les problèmes écologiques sont fortement liés à la pauvreté, là où vivent les populations les plus vulnérables au changement climatique et à la dégradation des sols », explique-t-il.

L’épiscopat latino-américain et les écologistes se rejoignent dans leur critique du consumérisme débridé et prônent un mode de vie plus austère, afin de limiter le gaspillage des ressources naturelles.

Les OGM ne contribuent pas à lutter contre la faim

Le discours du pape François coïncide avec les recommandations du Document final d’Aparecida, adopté en 2007 au cours de la 5ème Conférence des évêques latino-américains, dont il avait présidé le comité de rédaction.

Les autorités catholiques accusaient alors l’industrie extractive internationale et le secteur agroindustriel de bafouer les droits économiques, sociaux et environnementaux des populations locales, questionnant au passage l’utilité d’OGM qui ne contribuent ni à lutter contre la faim ni à un développement rural durable.

Le document s’indigne également de l’attitude de l’industrie pharmaceutique, qui « s’approprie illégalement » les connaissances ancestrales des peuples autochtones, et insiste sur la nécessité de préserver l’Amazonie, « un héritage gratuit que nous avons reçu afin qu’il soit protégé ».

La préservation de l’environnement, au cœur de la spiritualité franciscaine

Le ton du Document d’Aparecida s’apparente parfois à celui des discours écologistes les plus virulents, réclamant que « les intérêts de groupes économiques qui anéantissent de manière irrationnelle les sources de vie ne prédominent pas sur les ressources naturelles ». Pour cela, les évêques préconisent la recherche d’un « modèle de développement alternatif, basé sur une éthique incluant l’écologie ».

Selon Luis Scozzina, directeur du Centre franciscain d’Argentine, Jean-Paul II fut le premier pape à s’être intéressé à ces sujets.

Le prêtre rappelle que la préservation de l’environnement est au cœur de la spiritualité franciscaine, et estime que le cardinal Bergoglio est « le jésuite le plus franciscain que nous ayons connu ».

Au vu du mode de vie austère et proche des pauvres qui caractérise le nouveau pape, Luis Scozzina ne doute pas un instant que « François va mettre la crise écologique au plus haut dans son agenda ».

1 commentaire on «François, premier pape écologiste ?»

  • Le Pape a le pouvoir de réduire considérablement la misère dans le monde, et de préserver l’environnement, sans que ça coûte un sou aux finances du Vatican :
    il suffirait qu’il encourage l’utilisation du préservatif et des autres moyens contraceptifs, au lieu de les interdire.

    Quand je dis “interdire”, je pèse mes mots : si cette interdiction est peu influente en Europe, il ne faut pas oublier que toute oeuvre caritative perd son label “catholique” si elle fait un tant soit peu la promotion ou la distribution des moyens contraceptifs. J’ai encore lu cela dans une revue catholique qui traînait chez ma mère : une note du Vatican rappelait cette exigence aux différents organismes caritatifs catholiques.

    Quant il s’agit des nombreux dispensaires catholiques en Afrique, essentiellement tournés vers une meilleure santé des enfants et donc de la baisse du taux de mortalité infantile, si aucune planification familiale n’y est associée, on abouti à une explosion démographique, et à un doublement ou triplement des problèmes à chaque génération , on enfonce la population dans une misère croissante et de plus en plus difficilement réversible, soit tout le contraire du but recherché ! La déforestation est en très grande partie causée par la recherche de nouvelles terres agricoles nécessaires pour nuorrir une population sans cesse croissante.
    La perte du label “catholique” pour une oeuvre caritative, c’est la perte de tous ses moyens financiers et humains : plus de religieuses bénévoles, plus de subsides en provenance du Vatican, disparition des donateurs privés. Donc impossible de transgresser cette interdiction.
    Le nouveau Pape, François, est proche des pauvres. Ban Ki-moon a dit qu’ils avaient un objectif commun : réduire la pauvreté. Souhaitons qu’ils se rencontrent et que Ban Ki-moon pourra lui dire :
    ” L’effort à long terme nécessaire pour maintenir un bien-être collectif qui soit en équilibre avec l’atmosphère et le climat exigera en fin de compte des modes viables de consommation et de production, qui ne peuvent être atteints et maintenus que si la population mondiale ne dépasse pas un chiffre écologiquement viable.»
    Rapport 2009 du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA)

    “Si nous continuons dans cette voie, si nous ne faisons rien pour enrayer l’accroissement de la population, nous allons en payer le prix, nous allons nous retrouver dans un monde surpeuplé. La démographie a un impact sur le développement économique, sur l’environnement et sur les ressources de la Terre qui sont limitées.” (Kofi Annan)

    Quant à moi, j’ai envie de dire au pape François : “la familla pequena vive mejor !”
    C’est dans sa langue maternelle, il devrait comprendre …

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