« Le Mozambique et l’Angola sont le théâtre d’une extermination d’éléphants »

C’est ce qu’affirme la mairie d’une commune du sud de l’Angola, évoquant un abattage sans discrimination des animaux. L’ONG WWF partage cet avis et prévient que si rien n’est fait pour arrêter le braconnage, une catastrophe aussi bien écologique qu’économique se profile.

Par Mathieu Viviani Publié le 29 avril 2013 à 0 h 05

C’est ce qu’affirme la mairie d’une commune du sud de l’Angola, évoquant un abattage sans discrimination des animaux. L’ONG WWF partage cet avis et prévient que si rien n’est fait pour arrêter le braconnage, une catastrophe aussi bien écologique qu’économique se profile.

© Seduisant

Combattre le braconnage

Le Mozambique, au même titre que l’Angola, demande plus de contrôles et une lutte plus efficace contre le braconnage des éléphants tout comme des rhinocéros. Cristina Kapapo, maire de la ville de Luiana, dans la province de Cuando Cubango au sud de l’Angola, affirme que 10 éléphants ont été abattus illégalement depuis le début de l’année.

D’après la maire, le braconnage doit être vivement combattu afin de sauvegarder l’équilibre biologique de la zone. Elle estime que les animaux sont persécutés en Angola et migrent vers des pays voisins comme le Namibie, le Botswana et la Zambie, pour leur survie.

Pour Julho Vidigal, maire de Rivungo, ville de la même région, il s’agit seulement d’actes isolés. Il ajoute même que des troupeaux d’éléphants arrivent quotidiennement dans la région : « Chaque jour des troupeaux d’éléphants, de buffles et d’autres espèces entrent sur le territoire de l’Angola, surtout via le parc de Luiana. »

Mauvais pour le tourisme

La situation au Mozambique semble plus inquiétante avec plus de 2 500 éléphants et rhinocéros abattus ces deux dernières années, principalement dans des zones de préservation, d’après l’ONG WWF.

L’ONG estime que le tourisme du pays a perdu près de 21 millions USD, cette chasse illégale aux animaux entrainant un déséquilibre biologique national. « L’industrie du tourisme de cette région est fondée sur les grands mammifères, au cœur de la faune profonde, qui est unique à cet endroit », explique Helena Motta, directrice nationale de WWF au Mozambique.

« A partir du moment où le touriste commence à avoir l’image de ces pays comme des champs d’extermination d’espèces considérées comme des icônes, il est clair que cela a un impact sur le tourisme et son économie. Toute l’industrie touristique dépend fondamentalement de ces deux espèces », affirme Motta.

Champs d’extermination d’éléphants

Pour la directrice de WWF au Mozambique, cet abattage illégal, visant à exploiter l’ivoire des animaux, peut compromettre la population d’éléphants dans le monde. Motta estime que même si les éléphants sont une espèce plus résistante, « il faut prendre des mesures contre un braconnage qui n’est pas sélectif. On abat des mâles, des femelles, des vieux, des jeunes. Les bébés sont abattus en premier car on sait que les mères s’approchent et entourent le bébé mort, devenant ainsi une cible plus facile », explique Helena Motta.

D’après elle, c’est tout le système de reproduction des éléphants du Mozambique qui est menacé par le braconnage. « Cette chasse perturbe énormément l’espèce parce que les éléphants ont des liens sociaux très forts. » « Leur disparition a des conséquences nombreuses qui se feront sentir pendant très longtemps », conclut Helena Motta.

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