Île de Pâques : la forêt réapparaît

Plus d’un million d’arbres seront replantés sur l’île au cours des 8 prochaines années, grâce aux efforts conjugués du gouvernement et de la Société Jacques Cousteau.

Par Mathieu Viviani Modifié le 3 mai 2013 à 10 h 43

Plus d’un million d’arbres seront replantés sur l'île au cours des 8 prochaines années, grâce aux efforts conjugués du gouvernement et de la Société Jacques Cousteau. Une forme d’hommage au célèbre explorateur français, qui restait fasciné par les mystères entourant ce bout de terre perdu au milieu du Pacifique.

© Guillaume Massardier

L’Île de Pâques, une planète à elle toute seule

Il y a trente ans, la Calypso faisait escale à Hanga Roa, une ville minuscule qui constitue encore de nos jours l’unique agglomération de l’île. Le commandant Cousteau y découvre des paysages et un patrimoine archéologique uniques, qui le marqueront à jamais.

« Pour lui, l’île était une planète à elle toute seule », explique Francine Cousteau, sa veuve. «Il était fasciné. Il l’a arpentée dans tous les sens, car il voulait comprendre son histoire, deviner ce qui s’y était passé et pourquoi elle est si particulière. »

« Quand Jacques est mort, j’ai pensé à différents endroits où il était possible de faire quelque chose d’utile, qui aurait un impact global sur l’économie, la population, l’écologie, et j’ai pensé à l’île. »

Les pentes des volcans sont particulièrement touchées

Francine Cousteau a alors pris sa plume pour entrer en contact avec les autorités chiliennes, offrant l’aide de la Société Jacques Cousteau pour reboiser l'Île de Pâques. Un accord vient d’être signé ce mois-ci avec la Corporation forestière nationale (Conaf) afin de réhabiliter les zones menacées par l’érosion, qui couvrent près de 90 % du territoire.

Le programme prévoit la plantation de 1,4 million d’arbres au cours des huit années à venir, essentiellement des arbres fruitiers et des essences endémiques. Au total, 1400 hectares devraient être reboisés, en privilégiant les secteurs les plus affectés par l’érosion, comme les pentes des volcans.

« Sur l’Île de Pâques, on constate une perte de sol et une avancée du désert. Dans ce contexte, l’idée de la Société a été bien accueillie et a été intégrée au programme Héritage Bicentenaire, qui encourage des projets emblématiques à fort impact social », explique José Antonio Taladriz, conseiller présidentiel pour cette initiative.

Le bétail accélère le phénomène d’érosion

Battue par les vents et les pluies intenses qui caractérisent cette région du Pacifique, l’Île de Pâques est également piétinée par le bétail et offre un milieu peu propice à la croissance des jeunes arbres. Pour parvenir à un retour durable des forêts, les animaux devront donc être exclus des zones en cours de réhabilitation. Cette année, des espèces seront importées depuis Tahiti, puis ce sera au tour de la pépinière de la Conaf de fournir au moins 140 000 arbres par an pour satisfaire les besoins du projet.

L’opération devrait coûter 2 millions de pesos par hectare (3250 €), et permettra de reboiser environ 10 % de la surface totale de l’île.

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