L’accès à l’eau potable reste un luxe au Mozambique

Dans les zones rurales, où réside la majeure partie de la population, moins de 30% des habitants ont accès à l’eau potable. Les autres doivent chaque jour parcourir de longues distances, parfois plus de 20 km, à la recherche de sources d’eau.

Par Octavia Tapsanji Publié le 14 mai 2013 à 0 h 49

Dans les zones rurales, où réside la majeure partie de la population, moins de 30% des habitants ont accès à l’eau potable. Les autres doivent chaque jour parcourir de longues distances, parfois plus de 20 km, à la recherche de sources d’eau.

©Steve Evans

 Un drame national

Ceci a un impact négatif sur la vie des communautés. Conjugué à l’absence de bonnes pratiques en termes d’hygiène collective et individuelle, cela multiplie les cas de maladies comme la diarrhée, le choléra et les infections intestinales.

“L’accès à l’eau potable reste un des défis majeurs du pays car près de 90% des morts sont dues à des maladies diarrhéiques provoquées par la consommation d’eau impropre et à peine 19% des familles sont raccordées au tout-à-l’égout, ce qui signifie que près de 16 millions de Mozambicains n’ont pas de toilettes” affirme Graça Sambo au séminaire “Dialogue National – Eau et Assainissement : un Droit de l’Homme”, à Maputo.

Le drame de l’accès à l’eau potable au Mozambique ne semble pas avoir de solution à court terme. D’abord à cause du faible niveau d’investissement public et ensuite car, dans certaines zones urbaines, l’approvisionnement en eau a été confié à un opérateur privé qui limite son service à qui peut le payer.

Des statistiques trompeuses

D’après l’UNICEF, près de 2 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour dans le monde de maladies diarrhéiques, et près de 1 800 morts sont liées à la qualité de l’eau, à un assainissement et une hygiène précaires.

“Parfois, nous nous concentrons tellement sur les grands chiffres que nous ne voyons plus les tragédies humaines qui se trouvent derrière ces statistiques”, affirme Sanjay Wijesekera, chef globale du programme de l’UNICEF pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène.

“Si 90 bus scolaires remplis d’enfants étaient accidentés chaque jour, ne laissant aucun survivant, le monde s’en rendrait compte. Et pourtant c’est ce qu’il se produit chaque jour à cause d’un accès à l’eau déficient”.

Les chiffres de l’UNICEF montrent que près de la moitié des cas de morts d’enfants de moins de 5 ans a lieu dans 5 pays : Inde, Nigéria, République Démocratique du Congo, Pakistan et Chine.

Au Mozambique, une enquête a montré que 16 des 23 millions d’habitants ne possèdent pas de toilettes reliées à un réseau d’évacuation pour leurs besoins basiques et que 20% de la population mozambicaine met une heure pour chercher de l’eau.

Ainsi, le Mozambique est loin d’atteindre les Objectifs de Développement du Millénaire établis par l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour 2015.

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