L’acétylation, un traitement pour fabriquer du « superbois », quasiment imperméable

Transformé en laboratoire, le bois devient ultra résistant aux champignons lignivores et à l’humidité. Les phénomènes de gonflement et de retrait disparaissent, garantissant à ce matériau naturel une stabilité dimensionnelle sans précédent.

Par Octavia Tapsanji Publié le 19 mai 2013 à 0 h 11

Transformé en laboratoire, le bois devient ultra résistant aux champignons lignivores et à l’humidité. Les phénomènes de gonflement et de retrait disparaissent, garantissant à ce matériau naturel une stabilité dimensionnelle sans précédent.

©Guaka

Fini les portes qui coincent

Apprécié pour sa polyvalence et ses qualités naturelles, le bois reste le matériau de prédilection pour la fabrication de meuble et la construction de maisons individuelles dans de nombreux pays. Sa faible résistance aux conditions climatiques difficiles, et plus particulièrement à l’humidité, rend cependant obligatoires de fréquents traitements de protection.

Cette vulnérabilité à l’eau raccourcit significativement la durée de vie du bois et a d’importantes conséquences sur sa stabilité : qui n’a jamais eu affaire à une porte ou une fenêtre coincée par temps humide ? Grâce à l’acétylation, un nouveau procédé prometteur, ces petits désagréments pourraient néanmoins disparaître, transformant le bois en un matériau exceptionnellement durable.

Les bois tropicaux deviennent encore plus résistants

Ce « superbois » fait l’objet d’études à l’Université du Costa Rica (UCR), où un groupe de chercheurs teste le traitement par acétylation sur les quatre essences les plus exportées du pays : le teck, le mélina, le guanacaste et le calophylle.

La transformation du bois s’effectue au contact d’une solution composée d’anhydride acétique, d’un solvant et d’un catalyseur. La réaction dure entre une heure et sept heures, selon l'espèce de bois traitée.

Grâce à cette modification, le bois devient presque imperméable et offre une résistance exceptionnelle aux champignons blancs (Trametes versicolor), principaux responsables de sa décomposition.

Puisqu’il n’absorbe plus d’eau, le bois acétylé présente une excellente stabilité dimensionnelle : les phénomènes de gonflement et de retrait provoquant des déformations disparaissent presque complètement.

Une méthode respectueuse de l’environnement

L’autre avantage de ce procédé par rapport aux traitements conventionnels est sa durabilité et l’absence de rejets polluants. Johnny Alfaro, l’un des quatre scientifiques en charge du projet, explique que les produits traditionnels ont tendance à être « lavés » par la pluie et le soleil, tandis que le bois acétylé conserve ses propriétés.

« Dans la plupart des scieries du pays, le bois est plongé dans un bac rempli de produits chimiques aqueux, contenant également des sels d’or et de chrome. Ces deux substances sont toxiques pour les insectes nuisibles, mais elles le sont aussi dans une moindre mesure pour l’homme », ajoute-t-il.

Après avoir démontré sa résistance à l’humidité et aux champignons, les chercheurs de l’Université du Costa Rica envisagent désormais de soumettre le bois acétylé aux termites, qui constituent une menace importante dans de nombreuses régions du monde.

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