Les Néo-Zélandais veulent se battre contre les compagnies pétrolières

La compagnie pétrolière Anadarko devrait s’implémenter en Nouvelle-Zélande d’ici décembre. Devant la menace qu’elle représente pour l’environnement marin et côtier, les habitants veulent réagir. Pas facile.

Par Octavia Tapsanji Publié le 23 mai 2013 à 0 h 41

La compagnie pétrolière Anadarko devrait s’implémenter en Nouvelle-Zélande d’ici décembre. Devant la menace qu’elle représente pour l’environnement marin et côtier, les habitants veulent réagir. Pas facile.

©Phillip Capper

Pas le droit de protester ou de s’approcher des zones d’activités

En effet, les droits de manifestation viennent d’être réduits par le ministre de l’énergie sans même que cette mesure ne soit approuvée par le parlement. Il a donc décidé qu’une personne interférant avec les activités minières de la compagnie en dehors du littoral pourrait être mise en prison pendant un an ou recevoir une amende de 50,000 dollars.

Une menace claire pour l’environnement

La compagnie opérera en pleine mer dont le fond dépasse 200 mètres de profondeur. Cela menacera l’existence même des écosystèmes marins et pourrait éventuellement résulter en marée noire. En 2011, les activités dans le golfe du Mexique de Deepwater Horizon, dans lesquels Anadarko avait investi, avaient tué 11 personnes. Le puits avait explosé et des centaines de tonnes de pétrole s’étaient déversées dans le golf, endommageant grandement l’environnement. Anadarko est considérée comme une des responsables du désastre, n’ayant pas assuré les conditions minimales de sécurité et de qualité des installations.
Le gouvernement néo-zélandais soutient non seulement cette compagnie mais restreint également les droits civiques des habitants en leur interdisant de défendre leur environnement. Il a aussi décidé d’ouvrir d’autres zones aux opérations d’extraction de pétrole et de gaz partout dans le pays.

Un désintérêt des compagnies envers l’environnement et les populations

Les Néo-Zélandais s’inquiètent car les compagnies ne sont généralement pas freinées financièrement par les amendes ou les coûts de nettoyage après une marée noire. Ils représentent qu’un pourcentage minimal de leurs profits financiers. L’environnement par contre, ne pourra pas être restauré à son état naturel et portera les séquelles des activités minières.
De nombreuses communautés à travers le monde souffrent également des marées noires, comme les habitants indigènes en Équateur qui se sont battus contre Chevron et Texaco pendant des années et ne regagnerons jamais ce qu’ils ont perdu. Nous parlons de décès, de maladies et de conditions de vie inhumaines causées par le peu d’attention que les industries portent à l’environnement ou même aux vies humaines.
Toutes ces raisons ne rassurent vraiment pas les Néo-Zélandais, qui ne peuvent même pas manifester pour exprimer leur mécontentement…

1 commentaire on «Les Néo-Zélandais veulent se battre contre les compagnies pétrolières»

  • Pour un pays avec des citoyens qui se vantent tant d’être autonome en électricité qui plus est “nuclear-free” mais où l’on utilise le pétrole (100% importé) à outrance, il est évident que le “not in my backyard” est de mise.
    Consommer du pétrole issu de gisements présentant une menace pour l’environnement marin et côtier cela n’a jusqu’à présent pas préoccupé beaucoup de néo-zélandais à partir du moment où les menaces pesaient bien loin de la Nouvelle-Zélande.
    Maintenant que le pétrole que “nous” allons consommer est produit à côté de chez “nous”, nous nous sentons plus soucieux des conséquences de nos actes…

    Vous dites: “Pas le droit de protester ou de s’approcher des zones d’activités : en effet, les droits de manifestation viennent d’être réduits par le ministre de l’énergie, il a été décidé qu’une personne interférant avec les activités minières de la compagnie en dehors du littoral pourrait être mise en prison pendant un an ou recevoir une amende de 50,000 dollars.” Si je comprends bien cela ne concerne que les manifestants qui pénètreraient illégalement sur les sites miniers, ce qui a du bon sens pour des raisons de sécurité. Pourriez me confirmer que cela ne concerne pas les protestations en dehors des sites miniers (car on prend le contraire à première vue)?
    Auquel cas je vous suggère: “Pas le droit de protester dans les sites miniers” au lieu de “Pas le droit de protester ou de s’approcher des zones d’activités”

    Merci pour votre clarification

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