Le gouvernement camerounais accusé d’encourager la déforestation

Les ONG Greenpeace International et le Oakland Institute reprochent au gouvernement camerounais d’avoir permis les activités de défrichage d’une compagnie des États-Unis.

Par Mathieu Viviani Modifié le 12 juin 2013 à 10 h 25

Les ONG Greenpeace International et le Oakland Institute reprochent au gouvernement camerounais d’avoir  permis les activités de défrichage d’une compagnie des États-Unis. 

© David Maclennan

Une compagnie américaine aux dents longues

En avril, le Ministère de la flore et de la faune (MINFOF) avait interdit à la compagnie Herakles Farms d’installer une plantation de palmiers à huile de 73 000 hectares dans le sud-ouest du pays. Cette compagnie américaine essayait pourtant de pousser son projet, en dépit d’une forte opposition des populations qui habitent les terres en question. Les autochtones perdraient leurs terres, qui sont pourtant leur source de revenu. De plus, des accusations de corruption et d’infractions de la loi nationale entachent la situation.

Un revirement sans explication

Les inquiétudes au sujet de l’annulation de cette décision restent vives. Trop de problèmes sont irrésolus. Pour Irène Wabiwa, une activiste de Greenpeace Africa :

« Ce projet devrait être annulé complètement, parce qu’il aura des conséquences sociales et environnementales dévastatrices pour la région. De plus, il semble évident que la compagnie fait face à de sérieux problèmes d’argent liquide. Cette compagnie n’est pas un partenaire viable de développement à long-terme pour le gouvernement camerounais. Les communautés autochtones n’ont rien à gagner et le gouvernement devrait faire des audits financiers de Herakles Farms”,

Des détails inquiétants

Un rapport publié le mois dernier par le Oakland Institute et Greenpeace International donne des détails sur la compagnie Herakles Farms. Des messages et des documents internes révèlent que la direction de la compagnie est apparemment tout à fait au courant qu’elle agit au Cameroun sans la totalité des permis nécessaires. Elle est aussi consciente de l’existence de pots de vin destinés à s’offrir des autorisations pour le projet.

Les autorités américaines ont été informées de ces allégations, et Greenpeace et le Oakland Institute sont d’avis que les gouvernements américain et camerounais devraient enquêter sur les faits.

“Au vu des preuves qui sont en notre possession, nous nous demandons pourquoi le gouvernement camerounais reste coi et ne fait pas ce qu’il faut pour son peuple et son pays,” déclare Anuradha Mittal, le Directeur exécutif du Oakland Institute.

Les deux ONG demandent un moratorium sur toutes les grandes concessions foncières au Cameroun. Elles désirent attendre que les contrôles appropriés soient mis en place pour protéger les forêts et les sources de revenus des communautés locales. Si ce projet n’est pas arrêté, la plantation de palmiers à huile de Herakles Farms pourrait créer un précédent très fâcheux pour les investisseurs qui s’intéressent à l’agri-business en Afrique.

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