200 femmes par mois envoyées illégalement en Russie

En dépit de l’abolition de l’esclavage il y a 200 ans, de jeunes Nigérianes sont toujours traitées comme des marchandises…

Par Mathieu Viviani Modifié le 27 juin 2013 à 10 h 26

En dépit de l'abolition de l'esclavage il y a 200 ans, de jeunes Nigérianes sont toujours traitées comme des marchandises...

© Djembayz

Un ambassadeur inquiet

Dans une interview pour News Agency of Nigeria (NAN) à Berlin, Asam Asam, l’ambassadeur du Nigeria à Moscou, a révélé que le pays voyait arriver tous les mois beaucoup de filles illégalement amenées en Russie. Malgré les conditions climatiques terribles que connait ce pays, elles viennent pour se prostituer.

Une enquête récente révèle que la traite des femmes a diminué en Europe de l’Ouest suite à des lois strictes sur l’immigration illégale et les efforts conjugués des gouvernements des pays concernés. Toutefois, la traite des femmes n’a pas disparu pour autant. Elle s’est simplement déplacée vers l’Est. Ces dix dernières années, l’Italie était la capitale de la traite des femmes, surtout pour les jeunes, appâtées par la mafia qui leur faisait des promesses d’emplois de servante ou de vendeuse. Une fois sur place, leur réalité était tout autre : la prostitution pour bon nombre d'entre elles.

Qui les fait passer ?

Selon l'ambassadeur nigérian, “notre plus grand défi à Moscou, c’est l’influx de Nigériennes. Au moins 200 par mois. Certaines se font jeter par la fenêtre, d’autres sont violentées. Il doit y avoir un moyen d’arrêter ce trafic ! Ces filles ne sont ni des touristes, ni des étudiantes, ni des fonctionnaires d’État, alors comment obtiennent-elles un visa à l’ambassade de Russie, à Abuja ? ».

Asam essaye d’arranger la déportation de ces filles vers leur pays, mais cela ne suffit pas. Seules 240 ont désiré repartir au Nigeria. Il est surprenant de voir qu'elles désirent parfois rester. Plusieurs ONG travaillent au Nigeria dans le but de faire de la prévention.

La solution préconisée serait d'empêcher ces filles de quitter le Nigeria et d'arrêter les trafiquants : "Par exemple, on a attrapé au Nigeria une femme russe bien connue depuis 20 ans pour ses activités de traite des femmes. Si je n’avais pas porté plainte de Moscou auprès du Contrôleur Général de l’ Immigration, elle allait se faire relâcher", déclare Asam.

Parfois les filles et les parents savent très bien ce qu’elles font et sont prêts à tout accepter. Une mère a récemment déclaré que sa fille devait rester à Moscou et faire du mieux qu’elle peut pour survivre. Pour Mr Asam, les médias doivent faire de la sensibilisation auprès du public sur les dangers de répondre à des annonces qui promettent des emplois "d'hôtesses" ou autres "serveuses" à l'étranger.

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